Avec 25% des suffrages exprimés au premier tour des élections régionales, Christian Estrosi arrive en seconde position, largement dépassé par Marion Maréchal-Le Pen et ses 42%. Mais le député des Alpes-Maritimes et maire de Nice par à l’attaque du FN et drague les électeurs dans l’optique du second tour.
Le camouflet est grand pour Christian Estrosi. Lui, que les sondages donnaient au coude à coude avec Marion Marechal-Le Pen au premier tour des élections régionales, se voit largement surclassé avec 25% des voix contre 42% pour son adversaire frontiste. Si la débâcle du PS, avec 16%, est confirmée, le faible score la liste UDI-Modem-LR est plus surprenant. Sophie Joissains, quatrième sur la liste LR des Bouches-du-Rhône et adjointe à la mairie d’Aix, évoque sans détour un « résultat catastrophique ».
En guerre contre le FN dès l’annonce des résultats
Dès que les premiers résultats sont tombés, Christian Estrosi a prononcé un discours résolument offensif à l’encontre du FN. « Le score de Marion Maréchal-Le Pen fait peser sur notre région une des plus graves menaces de son histoire politique. Mme Le Pen représente un danger immense pour notre vivre-ensemble » a-t-il déclaré depuis le Palais des Arts de Marseille où il avait établi sont QG pour cette soirée électorale. « Cette région ne doit pas être le laboratoire de l’extrême-droite, du sectarisme, de la violence, la négation du droit des femmes et des valeurs de la République ». D’après différents sondages, et peu importe la configuration du second tour, il est toutefois donné perdant face la candidate d’extrême droite.
L’appel aux électeurs
Malgré le score décevant, le candidat se place comme « la seule alternative possible à l’extrême-droite ». « Quel que soit votre vote du premier tour, quelles que soient nos divergences, je vous appelle à faire bloc dans l’intérêt de notre région » a-t-il continué. Aucune fusion avec la liste PS de Christophe Castaner, qui va se retirer, pour constituer le fameux front républicain n’est possible. Nicolas Sarkozy, le président des Républicains, s’est d’ailleurs empressé d’en donner la consigne à l’annonce des résultats. Il s’agit d’un appel aux électeurs de gauche derrière sa personne autour des « valeurs de la République » dont il se fait le gardien régional. Appel que le maire de Nice renouvelle ensuite à l’attention des abstentionnistes, qu’il assure avoir « compris ».
Le vote FN, un vote « d’inquiétude et de désarroi »
Son interprétation du vote FN reste la même que celle répétée sans cesse par la classe politique depuis le 21 avril 2002, et bien avant. Il l’explique par la « colère, l’exaspération face aux promesses non tenues », et y ajoute les phénomènes « d’inquiétude et de désarroi » des électeurs. Sophie Joissains avance des arguments similaires, ajoutant un « climat de peur » et « un vote pas serein » après les attentats du 13 novembre. La montée du FN ne serait alors que conjoncturelle, sans adhésion réelle. En attendant, le parti d’extrême droite est aujourd’hui aux portes du pouvoir dans la région.
Photo de Une: capture d’écran France 2