Parmi les prétendants les moins en vue, sur la Côte bleue (12e circonscription des Bouches-du-Rhône), l’électorat découvrira dimanche au bureau de vote un mystérieux bulletin portant le nom de Fat Derdour. Cette blonde esthéticienne de Saint Victoret soigne une campagne avec la discrétion d’un parfum de violette. Pourtant elle formule l’un des plus improbables slogans de la compétition démocratique : « ni droite ni gauche…BIO ! »
Hyper actif
Lui aime la truffe, mais déteste le concombre (même bio), et reconnaît une vingtaine de kilos de surcharge pondérale. Moustache en brosse, lunettes à verres rectangulaires, Joël Giraud est le maire d’Argentières-la-bessée depuis 28 ans. Et il en aura bientôt 58. Bien qu’ayant déjà enchaîné trois mandats parlementaires, ce radical de gauche au verbe fleuri, soutenu par le PS et les Verts, n’a pas de concurrence des républicains d’En marche. (2e circonscription des Hautes Alpes). Selon une enquête du magazine Capital, le montagnard Giraud serait à Paris le huitième plus actif des législateurs. Au nom des valeurs de la droite, la maire d’Embrun, Chantal Eymeoud, vice-présidente de Paca, défie le sortant. Mais elle même doit se méfier d’un dissident issu de sa propre famille (M. Murgia).
Archipel en colère
Après la blague douteuse du chef de l’Etat en Bretagne sur les barcasses qui « amènent du comorien », le candidat LREM de la 7e circonscription doit beaucoup ramer. Saïd Ahamada (photo une) grandit cité Felix Pyat, avant d’obtenir un master de finance et d’intégrer la caisse des dépôts. Ce franco-comorien figura sur une liste centriste aux municipales à saint Just. Il tente de désamorcer l’indignation de la communauté comorienne. Comme le confesse un jeune métis des Rosiers : « Ce genre de propos, tu le dis au bureau, mais pas quand il y a des caméras. » La présidence même de l’archipel s’est émue de la formule macronienne, et convoque l’ambassadeur de France pour remontrance. Le sortant Jibrayel y gagnera-t-il quelques voix ?
Combat digital
Au nord d’Aix (circonscription n° 14), s’affrontent deux experts numériques de la ville intelligente. Anne-Laurence Petel, marcheuse républicaine, responsable des relations extérieures de Bouygues Télécom Méditerranée, et le 15e adjoint au maire, Stéphane Paoli. A 35 ans, cet innovateur en jeune pousse, sarkozyste à l’origine, se considère macron-patible. Le tenant du titre, Jean-David Ciot, maire du Puy-Sainte-Réparade, se déclare également prêt à collaborer avec le nouveau locataire de l’Elysée. Officiellement pourtant, il est encore le premier secrétaire de la fédération socialiste des bouches du Rhône.
Collusion ?
Fichu dissimulant sa chevelure sur la photo officielle, Nadia Omani, du parti Égalité Justice (PEJ) se présente dans la 1ère circonscription de Marseille contre Valérie Boyer et vingt autres aspirants. Sans nier catégoriquement un lien entre cette formation et le parti au pouvoir du président turc, elle assure que la preuve n’est pas établie. Le PEJ a déposé 52 candidatures dans 28 départements de France. Citant Victor Hugo, cette organisation clame que la protestation « ne suffit plus, il faut l’action. » Selon le quotidien l’Humanité, qui cite un élu socialiste alsacien, « des preuves existent de la collusion entre PEJ et AKP »- le parti de la justice et du développement de M.Erdogan.