Le journaliste Alain Masson nous livre chaque jour son carnet de bord puisé au coeur de la campagne des législatives 2017.
Quoiqu’il arrive dimanche prochain, Julien Aubert devrait vivre une belle journée. Ce vice-président régional est né le 11 juin 1978. Il fêtera donc ce jour là son 39e anniversaire, l’âge de son camarade de promotion à l’ENA, un certain Macron Emmanuel. Mais lui n’est que député Républicain sortant de la 5e circonscription du Vaucluse, face au sociologue – éditeur Jean Viard. Un républicain – marcheur de longue haleine, puisqu’il se flatte d’être à l’origine de la piétonisation du vieux port phocéen. Élue de Carpentras, Marie Thomas de Malleville porte en Luberon la flamme du FN. Quant au PS, qui frôla pourtant la gagne en 2012 (plus de 49% des suffrages), il a préféré cette fois passer son tour.
Qui gagne perd
S’il parvient à conquérir le poste de député de Marseille 3e, Stéphane Ravier s’y est engagé : il renoncera à toutes ses autres casquettes. De toute manière, il ne pourrait rester sénateur. Il céderait ainsi la place à la suivante de liste nationaliste : Valérie Laupies, directrice d’école à Tarascon. Qui est elle même en lice pour le siège de la 16e, autour d’Arles et de la Camargue. Au cas où cette dernière l’emporte également, vient l’heure du troisième nom pour la haute assemblée. Il s’agit de l’aviateur Jacques Clostermann, tant apprécié de Jean-Marie Le Pen que détesté par sa fille. Et candidat vers Vitrolles, 12e, contre le secrétaire général adjoint du front, proche lieutenant de Marine, et ex-manitou de la maison l’Oréal. Et si, à son tour, le pilote Clostermann était élu, l’affaire devient cocasse, car le nom suivant est celui d’Elisabeth Philippe. Qui entre temps s’est fâchée avec Stéphane Ravier, et a quitté le FN .
Au perchoir ?
En haute Provence, si Christophe Castaner (photo une avec Emmanuel Macron) est reconduit pour cinq ans, de deux choses l’une. Il reste ministre, mais c’est une activité réputée précaire, et dans ce cas sa suppléante, Emmanuelle Fontaine, une infirmière de 43 ans vivant à Volx, devient députée. Ou bien il exerce ce mandat et pourrait, ipso facto, se porter candidat à la présidence de l’Assemblée nationale. Et s’il reçoit l’onction d’une éventuelle majorité macronienne, nul doute que la fameuse cave de l’hôtel de Lassay, entre le palais Bourbon et le quai d’Orsay, ne regarnisse ses réserves en pastis de Forcalquier.
Remboursement aléatoire
Au patron de La Provence, la justice vient d’accorder un délai de six ans pour rembourser les 404 millions d’euros indûment perçus, suite à un douteux arbitrage. Bernard Tapie n’aura que 80 ans en 2023, et ses biens restent insaisissables et inaliénables. Alors que l’ancien ministre s’avoue “ruiné de chez ruiné”, le contribuable se demande quelle infime fraction de cet argent pourrait un jour retourner dans les caisses de l’Etat.
Liens utiles
[Carnet de bord] « En campagne », les législatives vues par Alain Masson (3)
[Carnet de bord] « En campagne », les législatives 2017 vues par Alain Masson (Episode 2)
[Carnet de bord] « En campagne », les législatives 2017 vues par Alain Masson