Comment ce projet de centre commercial est né à Marseille ?
Joanna Elbaz : Le projet est né d’un constat simple. Nous sous sommes rendus compte que dans ce quartier (8e arrondissement), il n’y avait pas forcément de réponses aux besoins et aux attentes des consommateurs, alors qu’il y a un potentiel. Il y a un bassin de population important, des habitations, des personnes qui viennent y travailler… et jusqu’ici le secteur était peu desservi par des zones de shopping ; la plus proche étant le centre-ville ou le centre Bourse, et un peu plus loin les Terrasses du port.
Quels sont les particularités du centre Prado-Klepierre ?
J.E. Tout d’abord, ce n’est justement pas un centre commercial. Ça s’apparente davantage à une rue piétonne, une rue couverte où on entre d’ailleurs sans s’en rendre compte car c’est dans la continuité de l’extérieur. Notre volonté n’était pas de construire un centre commercial comme on peut l’entendre habituellement, avec un hypermarché, des boutiques, et dans lequel on peut se sentir étouffé parfois, en fonction des saisons. Trop chaud l’hiver, parce qu’on est trop couvert, trop froid l’été à cause de la climatisation… On a voulu créer un lieu de vie.
Comment ce lieu de vie se matérialise-t-il alors ?
J.E. Déjà par l’architecture (dessinée par le cabinet marseillais Rogeon, associé à l’agence SCAU Paris et au cabinet Benoy à Londres) Le centre a été créé en forme de pyramide inversée ce qui permet depuis le rez-de-chaussée d’avoir une vision à 360° dans tout le centre et de voir toutes les enseignes. Ensuite, le lieu est protégé par une canopée majestueuse qui vient englober le bâtiment mais qui ne l’enferme pas totalement, ce qui permet d’être protégé de la pluie et du vent, sans avoir de sentiment d’enfermement. Le centre se caractérise aussi par ses qualités environnementales. Le bâtiment est certifié avec un système d’économie d’énergie : nous ne sommes ni chauffés, ni réfrigérés, donc nous n’avons pas de coût d’électricité ou de gaz pour le chauffage. Le bâtiment est très lumineux, avec beaucoup de transparence et des boutiques aux façades vitrées, donc nous avons aussi très peu recours à la lumière artificielle. On aurait pu créer finalement davantage de surface commerciale, mais ce n’était pas notre choix. On a voulu avoir ce sentiment d’air, d’espace et de vision. Et au-delà de l’architecture, quand je parle de lieu de vie, c’est vivre une expérience. Ça veut dire, je viens, je vais manger au restaurant, je fais un peu de shopping, je fais mes courses à l’alimentaire… Ce n’est pas seulement un temps dédié au shopping.
Puisqu’on aborde l’aspect shopping, avez-vous eu des difficultés à attirer certaines enseignes ?
J.E. Je ne vous cache pas qu’avec l’arrivée des Terrasses du port, le marché marseillais a quand même été asséché, avec une multitude d’enseignes. Ça, c’était compliqué. Mais les enseignes sont positives et intéressées à l’idée de venir au Prado-Klepierre pour créer un nouveau lieu de shopping et de vie et s’inscrire dans ce renouveau des centres commerciaux. Nous n’avons pas eu de difficultés à les faire venir, même si nous n’avons pas d’enseignes exclusives. Nous sommes à 75% de commercialisation avec 50 boutiques et restaurants répartis sur cinq étages et nous sommes sur les dernières négociations de certains baux.
Comment s’organise le lieu ?
J.E. Nous sommes sur une surface commerciale de 23 000 m² sur cinq niveaux d’exploitation, du R-1, où se trouve la grande surface alimentaire Auchan Gourmand, au R+3. Au rez-de-chaussée et R+1, on retrouve des boutiques et un restaurant. Au R+2, les moyens unités, c’est-à-dire des grosses surfaces comme Zara sur deux étages (R +1 et R+2) et les Galeries Lafayette qui occupent tout un pan du bâtiment avec un accès sur chacun des niveaux (du rez-de-chaussée jusqu’au R+3 soit 9 500 m² ). Le R+3, quant à lui, est réservé à la restauration.
Vous parlez d’un Auchan Gourmand, pouvez-vous nous en dire plus ?
J.E. C’est un nouveau concept qui n’existe nulle part ailleurs et qui comprend des produits locaux, avec des stands de création sur place, et un important rayon bio. C’est très qualitatif et innovant. Disposant de beaucoup de vitres et vitrages, nous avons demandé aux enseignes de travailler sur cette transparence en imaginant des concepts nouveaux. L’enseigne Courir, située au rez-de chaussée, a également imaginé quelque chose d’innovant et attractif.
Liens utiles :
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Le Digest Commerce, et le petit-déjeuner organisé dans les locaux de la rédaction de Gomet’ Media 106 rue de la République, ont été réalisés en partenariat avec la Maison de l’emploi de Marseille engagée dans l’accompagnement à la mutation des métiers du commerce. Le Digest Commerce est disponible sur demande à l’adresse suivante : contact@go-met.com