Maurice Wolff, vice-président de l’UPE 13 en charge du dialogue social et des enjeux économiques dresse un constat prudent de la conjoncture : situation d’attente, croissance en demi-teinte, message de confiance qu’il faut encore appuyer. « Notre région serait sur le rythme de croissance d’environ 1% comme au national. » L’emploi de redémarrera pas ni l’investissement. Qu’est-ce qu’ils attendent alors les chefs d’entreprises ? « Il faut amplifier le pacte de responsabilité, il faut simplifier le marché du travail. Le chef d’entreprise a besoin d’être rassuré quand à la sortie du contrat si ça ne va pas. Le chef d’entreprise veut plus de lisibilité des territoires. Enfin, il veut un dialogue social simple et moderne. » Faut-il aller vers un nouveau contrat de travail ? « Plutôt simplifier l’existant. » Quant à l’investissement, on dit bravo quand Manuel Valls veut apporter des aides fiscales « mais c’est dommage que le dispositif soit trop restreint à l’industrie aux entreprise de grande taille. »
Dégradation enrayée.
Face à cette conjoncture, Eric Ammar, vice-président de la CCI Marseille Provence commente les résultats de l’enquête menée sur un panel de 5000 entreprises. Seulement 16% pensent que l’activité va redémarrer, seulement 11% prévoient des nouveaux investissements. Sous la pression du ralentissement, plus de 65% des entreprises perdent de la marge. « Certaines entreprises sont en difficulté de trésorerie malgré le redémarrage des activités. » La dégradation est enrayée mais pas suffisamment pour un rebond l’activité. Plusieurs défis sont toujours à relever : encordes des efforts sur le choc de simplification : deux tiers des entreprises ne savent pas de quoi il s’agit !
Alerte sur la fiscalité métropolitaine.
Concernant la métropole, les chefs d’entreprise sont de plus en plus convaincus que c’est un atout pour le territoire. En revanche, pour leur entreprise, ils sont de plus en plus sceptiques sur les effets bénéfiques, y compris pour l’économie. Eric Ammar alerte : « Les choix sur les conventions collectives de la future institution vont être importants. Si on aligne tout le monde vers le haut, ça va être une catastrophe. Ca va se traduire par une pression fiscale supplémentaire. Nous devons restés vigilants sur la mise en oeuvre de la loi. »
Eric Ammar rappelle que l’un des enjeux est de rattraper le retard de la métropole en matière d’ETI (établissement de taille intermédiaire occupant entre 250et 5000 salariés)) très insuffisants ici comparé à d’autres agglomérations comme Lyon. On en compte 150 à Aix-Marseille contre 225 dans le Grand Lyon. « Ce sont 60 à 70 000 emplois en moins. »