L’ambiance au conseil départemental lors de la création des groupes politiques rappelle celle des élections. Ainsi, la droite a poursuivi son rassemblement derrière Martine Vassal, en regroupant les 32 élus de la majorité UMP-UDI en un seul groupe intitulé logiquement “Un département gagnant”. Cette majorité de droite à l’assemblée du département, fait inédit dans l’histoire des Bouches-du-Rhône, fait bloc derrière la présidente de l’institution avec un seul groupe allant des centristes à l’UMP. Le message politique est fort : la droite possède une majorité soudée en mesure de gouverner d’une ferme poigne l’institution départementale dont la gestion par la gauche n’a pas cessé d’être critiquée durant toute la campagne.
D’ailleurs celle-ci est plus que jamais divisée, séquelle laissée par les élections. Les communistes, qui faisaient partie de la majorité Guérini, ont créé un groupe à part composé de leur cinq élus. Quant aux candidats investis par le parti socialiste dans les Bouches-du-Rhône, ils se répartissent en trois groupes distincts. Tout d’abord, on retrouve un “groupe socialiste” entièrement composé de 9 élus investis par le PS qui avaient manifesté leur volonté de mener des alliances avec la Force du 13.
A ce groupe s’ajoute un autre dit “socialiste et écologiste”, rassemblant les 2 élus verts et les 3 socialistes opposés à Jean-Noël Guérini. Puis, un groupe de cinq “élus indépendants” rassemble les deux élus de la Force du 13, dont Jean-Noël Guérini (absent jeudi de la séance publique), et 3 femmes élues en binôme d’un candidat investi par le Parti Socialiste. Les fractures semblent profondes dans le camp socialiste et pas prêtes de se résorber.
L’opposition de gauche est éclatée car selon Benoît Payan, conseiller départemental de Marseille 1 : « les conditions politiques ne sont pas réunies pour former un seul groupe socialiste ». Et il poursuit : « un certain nombre de socialistes ont fait le choix de soutenir Jean-Noël Guérini » et ont ainsi « fait la campagne de ceux qui étaient contre moi [Benoit Payan et Michèle Rubirola]. » C’est le cas notamment de Rébia Bénarioua, qui est allé publiquement soutenir le candidat Force du 13 opposé à Henri Jibrayel dans le canton Marseille 3.
Enfin, les deux élus Front National ne sont pas assez nombreux pour constituer un groupe et siègent donc dans l’assemblée en tant que non inscrits.