A Rognac, Gardanne, Vitrolles et Aix-en-Provence, Martine Vassal martèle sa volonté de donner un coup d’accélérateur pour améliorer la mobilité dans les Bouches-du-Rhône.
300 millions d’euros jusqu’en 2020, c’est le montant dédié au Plan Transport du Département. La présidente du Conseil départemental Martine Vassal, souhaite ainsi multiplier les alternatives crédibles à l’usage de la voiture individuelle pour répondre à un double objectif d’efficacité économique et environnementale. « Depuis la loi NOTRe, le département n’a plus la compétence transport, affirme-t-elle. Mais l’amélioration de nos moyens de transport, c’est vital pour notre qualité de vie et pour notre économie. Dès mon arrivée à la tête du Département, j’ai engagé la discussion avec l’Etat, la Région et la Métropole afin que nous puissions trouver les meilleures solutions, les plus rapides. Il fallait donc une réponse claire et rapide à cette attente très forte de nos concitoyens et c’est pour cela que nous avons élaboré le plan départemental pour les transports. » 60 millions par an, pendant cinq ans, pour le co-financement de toutes les opérations qui apparaissent indispensables.
Dans ce cadre, Martine Vassal, accompagnée de Maryse Joissains, maire d’Aix-en-Provence et Jean-Pierre Serrus, vice-président de la métropole AMP, en charge des transports, s’est rendue à Aix-en-Provence et Gardanne, mais aussi à Vitrolles et Rognac plus tôt dans la semaine pour annoncer de nombreuses opérations en faveur des mobilités. Un mini-bus affrété pour l’occasion attend le convoi sur le parking relais Krypton. Ouvert il y a un an, il sera le point de départ du BHNS. Avec ses 900 places réparties sur trois étages et sa gare routière de 12 quais, le parc-relais du Pont-de-l’Arc est le plus imposant de la Métropole.
Le bus démarre et passe sur le nouveau pont qui franchit l’A8, réservé aux bus, aux piétons et aux cyclistes, et qui permet de rallier le quartier des facs en quelques minutes. Un autre pont, celui de la Guiramande, reliera le chemin du viaduc au parc relais Krypton, pour optimiser la desserte et assurer la liaison entre le campus existant au nord de l’A8 et son extension prévue au sud de l’Arc, sur le site de la Pauliane. Un ouvrage de 56m de long et plus de 15m de large qui accueillera un trottoir, une piste cyclable double sens, deux voies de circulation et une voie réservée aux bus. Montant de l’opération : 5 millions d’euros. Actuellement au stade de consultation de maîtrise d’œuvre, la livraison est prévue pour le 2ème semestre 2019.
Priorité aux transports en commun
Le mini-bus arive à l’emplacement du futur parc-relais Barida, d’une capacité de 500 places avec cinq quais de bus, qui sortira de terre entre la D9 et l’A51, juste à la sortie de l’autoroute, sortie Les Milles, en venant de Marseille, sur un terrain cédé par l’Etat à la Métropole. Le plan de financement est encore à monter (6 millions d’euros). Juste à côté de ce futur emplacement, le projet d’une bretelle autoroutière réservée aux transports en commun.
A Jas de Bouffan, un parking enterré de 600 places, sous le rond point du Colonel Jean-Pierre s’apprête également à sortir de terre puisque le démarrage des travaux aura lieu à la fin de l’année, pour une livraison début 2019. Ce parking prendra place à proximité de la ligne BHNS Aixpress. Sur les 18 millions d’euros que coûte le projet, l’Etat participe à hauteur de 3,2 millions.
Le projet le plus important (66 millions d’euros) dans la ville est bien évidemment l’Aixpress, avec ses 7,2 km de tracé, dont 86% en site propre, ses 19 stations et ses 15 000 voyageurs par jour attendus. « Le transport public ne sert pas uniquement à relier un point A à un point B, explique Jean-Pierre Serrus, vice-président de la Métropole et en charge de la mobilité. Il doit être moderne et adapté aux modes de vie des utilisateurs et donc offrir une grande fluidité et l’amplitude horaire la plus large possible. Le Conseil départemental a compris l’urgence de moderniser les transports. Toutes ces solutions permettront à la ville d’Aix de continuer à jouer son rôle de ville dynamique au sein de la Métropole. »
Vitrolles et Rognac : désengorger
Près de l’aéroport, la priorité est d’améliorer le réseau ferroviaire et de le connecter efficacement à l’aéroport, pour qu’il soit accessible de la façon la plus rapide possible. Selon Martine Vassal, l’attractivité de ce territoire en dépend. « L’aéroport est au cœur du développement du tourisme et du développement de notre activité économique. On ne peut plus tolérer que Marseille, deuxième ville de France, appelée à devenir une Métropole européenne de référence, soit aussi mal desservie depuis son aéroport. Nous n’avons pas d’autre choix que de créer des liaisons nouvelles. »
A Rognac, le Conseil départemental s’est ainsi engagé dans un projet d’amélioration de la gare, dont le trafic doit passer de 320 000 passagers annuels aujourd’hui, à 500 000, dans trois ans, avec la réouverture de la ligne Aix-Rognac. Le Département participera donc à la création de places pour le parking relais, de quatre nouveaux quais pour les nouvelles lignes de bus et à l’amélioration de l’accessibilité.
« Il faut que la gare de Vitrolles soit au cœur de cette nouvelle offre de transports en commun, avec une connexion directe à l’aéroport, martèle la présidente. Aujourd’hui, seulement 19% des usagers de l’aéroport utilisent le réseau ferroviaire. Les 12 000 salariés d’Airbus Helicopters doivent aussi pouvoir utiliser le train. Ils ne sont que 4% à le faire. » La création d’une passerelle vers Airbus et d’un BHNS vers l’aéroport permettra d’intégrer totalement la gare.
En plus de ces actions, le Département s’engage contre les embouteillages sur l’autoroute et mise tout sur les voies réservées au bus, en collaboration avec les services de l’Etat, sur les autres tronçons de l’A7, mais aussi sur l’A51 et l’A50. « Je veux aussi préciser que le plan départemental pour la mobilité s’attache aussi à deux autres points essentiels. Il consacre d’abord 40 millions d’euros, en cinq ans, pour densifier le réseau de pistes cyclables. Nous nous engageons également à rendre nos routes plus sûres. C’est pour cela qu’un crédit annuel de 80 millions d’euros est attribué à l’entretien et au développement de notre réseau routier.
Bien sûr, les 300 millions dédiés à ces projets ne suffiront pas. Selon Martine Vassal, l’Etat doit passer à l’action. « Il doit être à la mesure des ambitions d’un territoire et d’une Métropole qui visent les premières places européennes. Je ne manquerai pas d’interpeller Elisabeth Borne, la nouvelle ministre des transports, ainsi que la SNCF. »
Liens utiles
Martine Vassal poursuit sa tournée pour booster les transports
Le Conseil départemental au secours des transports dans l’est du département