GoMet’ : Les électeurs ne vous ont pas accordé leur confiance, pourquoi ?
Pascale Laurent & Jeremy Piano : Les Aixois n’ont pas intégré le Front National comme un parti à part entière. Les autres partis, comme l’UMP et le PS, nous stigmatisent. Partant de là, les gens ont peur. Il faut leur montrer qu’il faut regarder dans les mairies FN, il n’y a pas de raison d’avoir peur. Nous sommes des gens normaux. Nous ne sommes pas antisémites ni xénophobes, nous sommes « conophobes ». Il faudrait que les gens nous fassent confiance. Qu’ils nous donnent l’occasion de travailler pour savoir si l’on est capable de le faire. On ne peut pas prouver nos capacités.
GoMet’ : Si les Aixois ne vous accordent pas leur confiance, comment comptez-vous être de nouveau acteur de la vie politique sur Aix-en-Provence ?
Pascale Laurent & Jeremy Piano : Il est prévu qu’un bureau se monte sur Aix-en-Provence. On ne connaît ni les tenants, ni les aboutissants, mais il va y avoir quelque chose qui va se faire. Nous serons présents pour essayer de faire vivre le FN sur Aix-en-Provence.
GoMet’ : Au niveau médiatique, quels sont vos commentaires ?
Pascale Laurent & Jeremy Piano : Nous n’avons eu peu de couverture médiatique. La Provence est venue une seule fois avant le 1er tour des élections. Nous n’avons eu qu’un petit encart au sein de journal. Lors de notre meeting à Puyricard mercredi 25 février, ils ne sont pas venus. Heureusement Anonymal était là ils ont couvert tous les partis et on fait du bon travail. Le souci c’est qu’Anonymal est une web T.V, c’est beaucoup moins suivi qu’un quotidien régional, comme La Provence. On aurait aimé avoir une meilleure couverture. Nous sommes un parti naissant à Aix.
GoMet’ : Un parti naissant qui trouve pourtant des sympathisants à en croire les votes …
Pascale Laurent & Jeremy Piano : On a des militants, mais de façon relative, nous n’avons pas de grandes équipes ; notre campagne s’est faite à 5 ou 6. Pour créer des évènements, communiquer et être couvert par les quotidiens, c’est un peu compliqué. Nous avons beaucoup de sympathisants, mais peu de militants, car ces mêmes sympathisants ont peur de se déclarer Front National ! C’est terrible, il faut que l’on travaille là-dessus, pour faire prendre conscience que nous sommes un parti comme un autre, et que nous pouvons les défendre.
GoMet’ : Vous pensez que les régionales vous seront plus favorables ?
Pascale Laurent & Jeremy Piano : On va faire tout ce qui est en notre pouvoir, pour faire une super campagne. On va militer, on va tracter, on va coller, faire des réunions ; on est toujours aussi motivé. Même si on ne se présentera pas nous. Chaque élection est une étape. Une étape de plus pour la construction de notre parti sur Aix-en-Provence. Il faut qu’on communique, qu’on fasse passer cette peur qu’ont les gens contre nous. C’est une peur irrationnelle, véhiculée par les tenants du pouvoir : l’UMP et le PS. C’est la 1ère fois que nous entendons qu’il y a un front républicain, contre un autre parti. Le FN est le seul parti à défendre la laïcité. Je prends l’exemple de Manuel Valls, dans son livre “la laïcité en face”, il plaide pour un financement public des mosquées. C’est contredire la loi de 1901. Et c’est ce même Manuel Valls qui parle de front républicain. Une des bases de la République, c’est pourtant la laïcité. Il est contre la laïcité.
GoMet’ : Vous pensez réellement que Manuel Valls prône le financement public des mosquées ? Peut-être est-ce simplement une pique verbale en réponse aux financements des mosquées, parfois occulte ?
Pascale Laurent & Jeremy Piano : Si les Français musulmans veulent une mosquée, comme des chrétiens français veulent une église, ils se cotisent et achètent un terrain et se débrouillent pour créer leur édifice ! Cela ne doit pas être fait avec l’argent public. Et ces mosquées ne doivent pas être faites avec de l’argent extérieur. Derrière c’est le Qatar, l’Arabie Saoudite, des pays qui appliquent la charia ! Des pays qui ont intérêt à ce que l’islam et l’islam radical surtout, se propagent en France. Nous sommes donc contre ce financement étranger et nous ne voulons pas le remplacer par un financement public. Les Français ne doivent pas payer pour une minorité religieuse.
GoMet’ : En conclusion, que retenez-vous de cette expérience sur le terrain ?
Pascale Laurent & Jeremy Piano : Le contact avec la population. Les trois quarts des gens ont été très sympathiques. Après la campagne, a été assez éprouvante. Beaucoup de tractage, beaucoup de marche, mais cela nous a fait plaisir, car on avait la conviction profonde de nos valeurs, et on veut aller dans ce sens la. S’il faut passer des heures et des heures à militer ce n’est pas un problème. On a créé un contact avec la population. Si ce soir nous n’avons pas gagné, ce n’est pas grave, on s’y attendait. De notre point de vue, nous avons gagné car nous nous sommes implantés et nous avons été proche des gens. Nous avons parlé avec eux, et aujourd’hui, il y a un FN à Aix-en-Provence. Il existait avant la campagne, mais il ne cesse de grandir. Cette élection départementale nous a permis d’avancer, dans ce sens la. Comme dit Marine Le Pen, on ne construit pas une maison par le haut. On commence avec les fondations. Nous pensons qu’à terme, nous aurons une très belle maison.
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