Des bioroboticiens de l’Institut des Sciences du Mouvement (ISM) de Marseille ont dévoilé le 13 février dernier l’un de leur dernier projet. « AntBot » est un robot à six pattes qui, malgré ses ressemblances avec l’araignée, est inspiré de la fourmi du désert, la Cataglyphis. Comme cet insecte, la machine sait retrouver toute seule son point de départ. « Une première pour un robot de ce type », met en avant Julien Serres, bioroboticien, dans une vidéo publié par le CNRS.
Comment AntBot fonctionne exactement ?
Le robot de 2,3 kg agit de la même façon que la fourmi du désert. Cette dernière, pour se déplacer, s’appuie essentiellement sur trois sens : le défilement du paysage, la polarisation de la lumière du soleil et le comptage de ses pas. Trois capacités que les chercheurs ont intégré à AntBot. Dans des conditions expérimentales, ils ont montré que leur machine réussit à retrouver le chemin du retour après exploration de l’environnement, tout comme le fait la Cataglyphis. Et cela, sans GPS ni grande puissance de calcul.
D’après un article de Futura Sciences, le robot est capable de revenir à son nid avec une précision d’un centimètre après un parcours de 14 mètres. Il utilise un « compas optique » qui lui permet de se déplacer grâce aux rayons ultraviolets polarisés du ciel. La précision est de 0,4° dans toutes les conditions météorologiques. Pour autant, il n’a été testé pour le moment qu’en plein jour.
La nature pour inspiration
Les scientifiques de l’ISM ont utilisé un minimum de ressources pour équiper leur robot. « Ce qu’on montre dans ce travail de robotique bioinspirée, c’est qu’il suffit d’une quantité extrêmement faible de photorécepteurs pour réaliser des tâches réputées très complexes pour le bioroboticien d’aujourd’hui », souligne Julien Serres. Avec ce choix de « faire minimaliste », des mots de Stéphane Viollet, également bioroboticien, l’équipe a été poussée dans ses retranchements pour trouver des solutions technologiques et de nouvelles idées. Et c’est du côté de la nature qu’elle s’est tournée.
AntBot pourra à son tour inspirer la science. Ses plans de fabrication sont en accès libre pour toute la communauté scientifique afin de permettre à des biologistes de tester leurs hypothèses et de faire émerger de nouveaux questionnements. Les recherches des experts de l’ISM ont été publiées dans un article de la revue scientifique Science Robotics. À retrouver en cliquant ici.