Rendez-vous très attendu des amateur.rice.s de documentaires et de reportages, la 26e édition du PriMed, se déroule du 5 au 10 décembre 2022 à Marseille et investit trois lieux de la cité phocéenne : la Bibliothèque de l’Alcazar, la mairie des 1er et 7e et le Mucem. Organisé par le CMCI (Centre méditerranéen de la communication audiovisuelle) en partenariat avec la Région Sud, ce festival spécifique au domaine des productions audiovisuelles, récompense chaque année des films dont les sujets traitent des problématiques de l’aire culturelle méditerranéenne au sens large. Autre singularité et non des moindres, les projections sont gratuites, suivies de rencontres avec les réalisateur.rice.s.
Cette année, 22 films issus de 13 pays, dont la moitié ont été réalisés par des femmes, seront en lice pour remporter l’un des onze prix qui sera remis par un jury de professionnels présidé cette année par Annick Cojean, autrice et grande reporter au Monde.
« Des films engagés, des films coup de poing, ceux qui donnent à réfléchir, parfois même nous dérangent dans nos certitudes » a rappelé Valérie Gerbault, déléguée générale du CMCI lors de la conférence de presse, réaffirmant les objectifs du festival :« Le Primed nous donne à penser et à voir mais surtout nous éclaire sur des sujets qui ne font plus la une de nos journaux.»
PriMed : Un regard multiple sur la Méditerranée
Dont acte, avec une thématique dédiée cette année à la jeunesse en difficulté mais aussi aux victimes des guerres ou aux luttes collectives, des sujets qui renvoient à l’actualité de la guerre en Ukraine et aux révoltes en Iran. D’autres thèmes tout aussi édifiants comme la question des traces mémorielles ou le récit du quotidien (extra)ordinaires des habitants du bassin méditerranéen compléteront le programme et nous dévoileront un patrimoine culturel insoupçonné.
Aussi, pendant six jours on découvrira les multiples facettes de la Méditerranée à travers le regard et la voix des enfants fustigés en Irak avec Enfants de Daech, les damnés de la guerre d’Anne Poiret, des adolescents qui tentent d’échapper au code Kanun (droit coutumier) en Albanie avec Les Enfants de Caïn de Keti Stamo, des journalistes victimes de bombes artisanales en Syrie avec Sentinelle éternelle de Maryam Ashrafi, des femmes qui se battent contre les agressions sexuelles en Egypte avec As I want de Samaher Alquadile ou encore des étudiants qui rêvent à leur avenir en Palestine avec Erasmus à Gaza de Chiara Avesani et Matteo Delbó.
Enfin, dans un registre plus léger, le volet art, patrimoine et culture devrait nous réserver quelques surprises avec “des pépites” (nous promettent les organisateurs) à l’instar de Up there de Bartolomeo Pampalon qui retrace l’histoire d’un ancien maçon devenu ermite sur une montagne à Palerme, ou encore Microbiome, un court-métragede Stavos Petropoulos dans lequel la longévité des habitants de l’île d’Ikaria en Grèce intriguent des scientifiques.
Un espace de dialogue entre les lycéens
Autre temps fort inhérent au PriMed, les actions en direction de la jeunesse. Sous le titre “Regards croisés des lycéens sur la Méditerranée” ce volet réservé aux élèves de la Région Sud et à ceux en provenance de pays du bassin méditerranéens propose aux lycéens de candidater pour être juré, d’exprimer leurs opinions sur trois films portant sur les problématiques de la Méditerranée afin de décerner le “Prix des Jeunes de la Méditerranée.” D’autres événements tels que la masterclass sur le métier de documentariste ou encore le débat sur le harcèlement en présence des réalisateur.trice.s permettront aux élèves de partager leur point de vue et de rencontrer les professionnels du secteur.
Enfin, les plus audacieux pourront faire leur premier pas dans la réalisation en proposant un film d’une minute à partir d’un smartphone sur le thème “Raconte-nous tes révoltes”. Les gagnants se verront attribuer le prix “Moi, citoyen méditerranéen”. De quoi réveiller de futures vocations !
Informations pratiques et liens utiles :
> https://primed.tv/
> Les précédentes éditions de Primed dans les archives de Gomet’