Évêque de Trente, George of Liechtenstein – Nikolsburg n’a vécu que 29 ans ( de 1390 à 1419), mais il fut le premier collectionneur d’art de cette dynastie. 600 ans après ce pionnier, son descendant, Hans Adam II (né en 1945), actuel souverain de la principauté, poursuit ce mécénat. De sorte que ce mini Etat, 160 km2 (soit dix fois moins que la Camargue), possède une des plus importantes collections privées d’art en Europe. Entre Suisse et Autriche, la famille régnante a rassemblé plus de 1700 tableaux, dessins, sculptures, meubles et objets précieux. Après en avoir exposé quelque- uns en Chine, au Japon ou encore à Moscou, voici au centre d’Aix une cinquantaine de ces chefs d’œuvre, visibles du 7 novembre au 20 mars 2016.
Vénus à l’état naturel
Petit par le format (38 x 24) mais immense par le talent, Lucas Cranach accueille le visiteur avec Vénus (1531), vêtue d’un simple collier de perles… Elle tient à deux mains un voile transparent qui ne dissimule rien de sa parfaite anatomie. D’autres portraits de la Renaissance italienne l’entourent dans cette galerie du XVIème siècle, avant de passer au baroque flamand et aux peintres hollandais.
Les collecteurs d’impôts, signé Quentin Massys (1520), sont criants de vérité comptable. Un immense Rubens dépeint les grands-parents de Rome… Il paraît en effet que Mars et Rhéa Silvia -ici enamourés – donneront naissance au couple Romulus et Remus. La maison Liechtenstein possède une trentaine d’autres toiles du même Rubens, qui n’ont pas traversé les Alpes, mais qui défilent au Centre Caumont sous le mode digital.
Toujours au début des années 1500, Raphaël peint un homme, ce portrait est là ; Rembrandt imagine un ange jouant avec une bulle de savon. Un siècle plus tard, Van Dyck n’omet aucun détail des dentelles et plumes d’autruche que porte une jeune femme, Maria de Tassis.
Le parcours s’achève avec une princesse, Karoline von Liechtenstein, représentée en déesse aérienne par Elisabeth Vigée-Lebrun en 1793. Petit scandale à l’époque, car l’altesse vole pieds nus ! Auparavant seront aussi offertes aux visiteurs les vues de quelques demeures princières, et quelques curiosités comme un gros coquillage gravé et enchâssé sur une monture en argent, ou l’automate servant à verser du vin dans les verres.
Pour ces princes, comme l’écrit l’un d’eux, « ce qui serait folie pure serait de gaspiller de l’argent pour acheter des choses laides ou imparfaites.» Donc le contraire a été accompli.
Informations pratiques :
www.caumont-centredart.com ou expo-liechtenstein.com
Ouvert tous les jours de 10 à 18h, nocturne vendredi jusqu’à 20h30
Tarif de 8,5 à 11€.