Ce jeudi 22 mars, rue de Valois à Paris, la ministre de la culture dévoilait face à la presse le programme des prochaines rencontres de la photographie pour l’été qui vient. La veille, mercredi 21, en mairie d’Arles, ces grandes focales étaient présentées par les organisateurs. Gomet, présent, en résume ici l’essentiel.
Sam Stourdzé, directeur de ce festival dédié à l’image, et de belle réputation internationale, prône un « retour vers le futur », en chevauchant une « machine à explorer le temps ». Et au pas de course, car , « le vieux monde est derrière toi ». Chacun aura deviné l’hommage à 1968, ce puissant souffle de révolte qui secoua la jeunesse de la planète. Les archives du magazine Match et de la police s’ouvriront pour l’occasion ; celles des États-uniens aussi, avec le double assassinat de Martin Luter King et de Robert Kennedy. Et les vues du convoi ferroviaire transportant sa dépouille, en champ et contre champ.
Augmenter l’homme numérique
68 en Midi, c’est aussi l’inauguration de Fos et de la Grande Motte, l’urbanisation du delta du Rhône, et les débuts de protection de la Camargue. Autant de visuels pour raviver les souvenirs des moins jeunes.
Un demi siècle plus tard, H+ promet d’augmenter l’homme, tout en lui pillant allègrement ses données les plus intimes. Cinq photographes décriront ces aventures, tandis que d’éminentes signatures, Frank, Depardon ou Graham exposeront soixante ans de chroniques américaines (great again).
Pour la première fois, du 2 juillet au 23 septembre, la prison d’Arles participera aux Rencontres, en collaboration avec les détenus, sollicités pour « leur droit à l’image »!
Temple de bambou
En bordure du fleuve, du côté de Trinquetaille, va s’édifier un temple couvert de bambous venus d’Inde. L’interprète du Dalaï Lama, Matthieu Ricard, invitera en ce lieu les populations locales à contempler et méditer, gratuitement pour les Arlésiens comme l’ensemble des Rencontres.
Le magasin Monoprix hébergera également d’autres visions, parmi une trentaine de lieux d’exposition. Non loin d’Arles, l’abbaye de Montmajour tente un rapprochement inattendu entre deux virtuoses de l’image : Picasso et Jean Luc Godard. Deux créateurs se vantant, non d’être les premiers, mais les derniers, dans l’exercice de leur art !
Hors-les-murs
Repoussant ses murs encore plus loin, Arles 2018 ne s’hexibera pas seulement à Toulon ou Avignon, mais encore au carré d’art de Nîmes et au Mucem de Marseille, qui offre cet été l’alléchant projet : Manger à l’œil !?
Les jeunes talents turcs ou tchétchènes du cadrage sont attendus, ainsi que les diplômés de l’École nationale supérieure de la photographie. Le palais de Tokyo et l’opéra de Paris sont aussi invités, de même que la fondation Luma, qui achèvera l’an prochain sa fameuse et si curieuse tour Gehry. 2019 promet déjà un cru exceptionnel, car ce sera le jubilé d’une fête de l’image, inventée en Arles cinquante ans plus tôt.
D’avance, le chien triste à collier de perles rouges en est si retourné, qu’il se retrouve sur l’affiche des 49e Rencontres la tête en bas !
> Rencontres internationales de la photographie – Arles
> Du 2 juillet au 23 septembre 2018
> Programmation complète et billetterie en ligne ouverte www.rencontres-arles.com