Septembre 2013. Près de Martigues, nuit du vendredi au samedi… Une voiture roule à 180 km/h. Le conducteur perd le contrôle. L’auto chute dans le ravin, 30 mètres en contre bas, fauchant deux arbres. Deux filles de 19 ans et un copain de 21 sont tués sur le coup. Le conducteur dira plus tard qu’ils se rendaient au « run » de Fos… Course sauvage riche en adrénaline.
Novembre 2013. Gros déploiement policier, renfort de gyrophares et même un hélicoptère, au-dessus de cette longue ligne droite menant au terminal minéralier… la route portuaire numéro 54. C’est là que se rassemblent les amateurs de sensations fortes à bord de leurs engins customisés, et les badauds pour applaudir. Tout ce que le grand sud compte de “fous du volant” disputent ici en fin de semaine des courses clandestines à plus de 200 km à l’heure. En juillet et août dernier, confirme le sous-préfet d’Istres, de telles rencontres ont à nouveau fait crisser les pneus.
200 000 euros d’investissement du GPMM
Bien que la circulation demeure publique, ces voies appartiennent au port de Marseille-Fos (GPMM). Ce dernier vient d’investir 200 000 euros pour aménager cette chaussée et y installer une chicane de ralentissement. Cette route 541 est empruntée chaque jour par 400 camions. Parfois au chargement ou dimensions exceptionnels… ces poids lourds seraient gênés par des bosses de ralentissement classiques. Et les radars ou vidéo peut durables au milieu de rien.
En outre, soulignent les industriels de ce secteur ouest, mille cinq cents salariés travaillent en continu, entre les quartiers nommés Caban et Tonkin. Et même les nuits du vendredi, ils doivent passer par cette voie unique pour gagner leur poste de travail. Encore faut-il que le « Run” leur laisse le passage ! D’où ces chicanes en ciment, inaugurées mercredi 3 décembre , avec ruban tricolore, sous -préfet et ciseaux dorés. Mais ou iront désormais les adeptes “deaniens” de la fureur de vivre ?