Avant d’aller encourager les coopérateurs de la Scop Ti à Gémenos, d’échanger quelques mots avec la veuve de Gaston Deffere, Edmonde Charles-Roux, le président Hollande s’exprimait devant 500 personnes ce jeudi 4 juin à 11h dans l’amphithéâtre de la Villa Méditerranée.
Sur les 200 pays recensés aux Nations-Unies, 39 seulement ont actuellement déposé leur contribution sur la question climatique et leurs objectifs de réduction de gaz à effet de serre. Il reste encore un semestre de négociations avant le sommet de Paris, la Cop21 (21 ème conférence des Parties de l’Onu), mais le document préparatoire comporte déjà 80 pages, et de nombreux passages entre crochets, donc non complètement approuvés par les protagonistes.
Selon François Hollande, ces discussions se poursuivent autour de “4 points épineux”. 1. Quels engagements prennent les États ? 2. Quelle sera la forme juridique la plus contraignante afin que chacun, et tous ensemble, respecte(nt) les accords souscrits ? 3. Comment évaluer équitablement la différenciation de contribution entre les parties, selon leur capacité, et aussi la charge que chacune a pu imposer à la planète commune ? (ce que Naomi Klein appelle pertinemment “la dette climatique”). 4. Enfin, mais pas le moindre aspect des débats, quel financement ? Qui paiera, comment et combien ? Ici, le chef de l’Etat rappelle qu’à Copenhague fut instauré le “fonds vert”, doté de 10 milliards de dollars. Il estime à présent qu’en 2020, dans 5 ans, il faudrait 100 milliards !
Une grande conférence de tout le bassin nourricier
Après ses discours récents, hier à l’OCDE et la semaine dernière au Panthéon, Hollande répète énergiquement que l’ennemi, c’est l’indifférence. D’autres parlent d’aquoibonisme. Il déplore que l’Europe ne réagisse aux tragédies migratoires en Méditerranée qu’en termes de quotas ou de police. Lui préconise une grande conférence de tout le bassin nourricier, un des lieux les plus menacés par les dérèglements climatiques, afin d’offrir d’ambitieuses et nouvelles perspectives aux jeunesses des deux rives. Et à la communauté de destin de tous les pays riverains.
A deux pas du catamaran Planet Solar, amarré jusqu’à dimanche au flanc de la Villa (100 tonnes propulsées uniquement à l’énergie solaire !), le président de la République a salué le Prince Albert de Monaco, remercié le président régional Vauzelle pour son obstination méditerranéenne… Et félicité le maire de Marseille d’avoir devancé Paris sur ces graves questions climatiques. Jean-Claude Gaudin en avait lui auparavant appelé à Victor Hugo, qui regrettait que, lorsque « la nature parle, le genre humain n’écoute pas » !
Toute l’information sur le forum Medcop21 sur le site officiel de la manifestation.
(Photo une : Jean Yves Delattre)