Comment être intelligent à plusieurs ? C’est l’enjeu et le pari fait sur le numérique par le Conseil territorial du numérique qui s’est tenu pour la première fois mercredi 10 juin. Réuni à l’hôtel de ville d’Aix-en-Provence, et regroupant entreprises et collectivités locales (CPA, MPM, mairie d’Aix et ville de Marseille), l’organe stratégique s’est accordé sur la feuille de route à suivre avant fin 2015 pour rendre opérationnels les différents projets soutenus par le label French Tech Aix-Marseille.
On connaissait la structure collégiale du conseil, on sait désormais que parmi les 49 membres réunis hier 31 sont issus du secteur privé, dont les neuf “accélérateurs” intégrés au dossier de la candidature d’Aix-Marseille l’année dernière.
Les conclusions de cette première séance
Pour « réunir l’écosystème de la métropole », une stratégie sur 10 ans a été pensée. Du “consensus” émis hier entre les différents acteurs découle une liste de douze engagements opérationnels que l’association Medinsoft sera chargée de faire avancer (trois personnes sont en cours de recrutement). L’objectif à court terme est double : garantir le renouvellement du label révisé au bout d’un an par l’Etat, et développer des financements alternatifs aux collectivités, notamment en supportant la candidature d’entreprises pour l’obtention des subventions offertes par l’Union Européenne. A long terme, il s’agit de développer « une culture nouvelle » au cœur « d’une métropole de projets qui ne serait pas plombée par l’esprit bureaucratique. »
Les douze engagements opérationnels établis pour la fin 2015
- Mise en place de la gouvernance territoriale de la French Tech Aix-Marseille
- Renforcement de l’équipement du Fablab à Centrale – Marseille
- Ouverture du Carrefour de l’innovation, un “espace d’expérimentation numérique avec un co-working, un lieu de rencontres et d’animations, un lieu de démonstrations et de tests (showroom), un lieu d’accueil pour les créateurs d’entreprises (startup nursery) et un FabLab.
- Centre d’expérimentation et d’usage en RFID (objets connectés)
- Création d’un studio de Motion Capture par le groupe TelfFrance.
- P.Factory, un accélérateur de startups opérationnel depuis Septembre 2014.
- Lancement du “startup studio” de Netangels.
- Accélérateur « NFC Factory » de Gemalto, spécialisé dans les services sans contact.
- Mise en place du projet Stardust qui propose d’accueillir durant 3 mois, sur sélection, des porteurs de projets d’applications mobiles, sites web ou encore objets connectés afin de les accompagner dans leurs phases de test.
- Programme “Entreprises Championnes”: Mise en place de levée de fond pour les entreprises à fort potentiel.
- Programme « Actions à l’international » de promotion de l’écosystème provençal sur les marchés étrangers.
- Attirer “les Talents”: Cibler les résidents en France ou à l’étranger qui envisagent de créer leur entreprise sur le périmètre French Tech Aix Marseille, qui souhaitent investir ou souhaitent rejoindre une équipe ou un projet local.
Rappel : les ambitions portées par le label French Tech
Ce label obtenu de l’Etat en novembre dernier reconnait au territoire de la métropole un volontarisme et une coordination de moyens qui sont au cœur de la réussite numérique. Sont concernées non seulement des entreprises spécialisées dans le développement technologique mais aussi les autres entreprises et collectivités qui entendent faire bénéficier leurs usagers des progrès du numérique sans être eux même des spécialistes de la filière.
On connaissait les ‘technopoles’ dont l’objectif est de faire travailler ensemble des entreprises d’une filière. L’enjeu French Tech va au-delà. D’une part, la nébuleuse de professionnels concernés sera reconnue à l’international grâce au label, facilitant l’export mais aussi la visibilité régionale du pôle pour attirer les talents du secteur. 40 000 emplois dépendraient du développement de la filière sur le territoire.
Mais le joli mot “d’écosystème” résumé pour d’écrire cette dynamique veut dire plus. La technologie ne sera bonne que si on s’assure que les usagers pourront se l’approprier. Par exemple, les totems numériques qui jalonnent aujourd’hui la ville d’Aix attestent de cette volonté municipale de rendre accessible à tout un chacun l’outil numérique: l’écran tactile permet de se repérer, mais quand l’agenda du jour est sollicité c’est celui de la veille qui s’affiche. La French Tech promet d’encourager l’évaluation par ses usagers des technologies mises à leur service.
DOCUMENTS
1. Le détail des 12 projets sélectionnés
2. Les 49 membres du CTN Aix Marseille