Dans cet affrontement électoral, les candidats réclament le soutien des partis politiques, ce qui donne lieu à ce que nous pouvons appeler une « bataille des investitures ». A droite, comme à gauche, il s’agit du premier épisode du conflit entre les candidats.
A droite : les intérêts personnels commandent
Chantal Cruveiller, candidate de droite avait mené campagne sur son seul nom aux dernières municipales à Gardanne, réunissant 11% des suffrages. Femme de « droite républicaine », elle avait obtenu l’investiture UMP durant l’entre-deux-tours. Aujourd’hui, elle n’est pas sûre de l’obtenir même si elle effectue toutes les démarches nécessaires auprès des instances des Républicains (ex-UMP). Car en face d’elle, se positionne Alain Giusti, employé par la commune de Bouc-Bel-Air et qui selon Chantal Cruveiller est « l’envoyé de M. Mallié [NDLR : maire de Bouc-Bel-Air, ancien député de la 10 ème circonscription qui recoupe Gardanne et Bouc-Bel-Air] ». Gardanne étant la commune la plus importante de la circonscription, l’édile de la ville voisine voudrait empêcher toute concurrence au sein de son propre parti « au point de créer la division à droite pour cette municipale partielle ».
Selon une source bien informée, « il ne pourrait y avoir aucune alliance entre ces deux listes de droite. » Chantal Cruveiller pourrait même ne pas franchir le second tour. Si « elle se considère en campagne depuis trois ans » celle qui se dit de la droite républicaine sera affaiblie par l’autre liste de droite. De plus, un observateur de la vie politique locale nous confie qu’elle n’est plus du tout appréciée. « Ses électeurs n’ont pas du tout aimé qu’elle s’allie avec Guérini pour les élections départementales. » En effet, Chantal Cruveiller était avec Georges Cristiani, maire de Mimet dans un binôme Force du 13. De fait, « il ne lui resterait plus que ses fidèles apôtres », même si la candidate se défend invoquant « une candidature menée par la volonté de défendre les communes. Je ne voulais pas de la métropole marseillaise ».
A gauche : mensonges et trahisons
A gauche, le premier des socialistes pour cette élection, Grégory Calemme n’hésite pas à dire que « Jean-Brice Garella a demandé l’investiture des Républicains ». Mais un des colistiers de M. Garella, Jonathan Ruffier, chef de file de l’UDI gardannaise, dément formellement ces propos expliquant que « c’est le jeu : les listes de gauche veulent faire croire que M. Garella est de droite, ou dérive à droite parce qu’il a accepté de faire une liste de rassemblement ».
Jean-Brice Garella demandant l’investiture Les Républicains : info ou intox ? Celui qui avait participé aux dernières élections municipales sous l’étiquette PS ne l’aura pas cette fois-ci. En effet, les socialistes ont offert leur légitimité au député François-Michel Lambert, invité surprise de cette élection municipale. Contacté par Go Met’, le député des Bouches-du-Rhône nous confirme avoir « obtenu l’investiture du Parti Socialiste et celle d’Europe Ecologie les Verts ». Jean-Brice Garella, celui qui se présentait aux dernières municipales sous l’étiquette PS comme l’alternative de gauche au maire sortant communiste Roger Meï, semble donc concurrencé sur ce terrain par le député Lambert. Le socialiste déchu de son investiture propose « une candidature de rassemblement » pour Gardanne avec « toutes les forces vives de la commune ». Dans quelle mesure le député Lambert influencera-t-il le scrutin ? Comment agira le maire sortant Roger Meï ? Quels sont les imprévus qui planent sur l’élection ?