A l’occasion des commémorations du funeste centième anniversaire du génocide arménien, la métropole s’est unie dans son ensemble pour cette cause emblématique d’un peuple qui a trouvé en Marseille et sa Provence, une immense terre d’accueil. Tous les acteurs métropolitains ont célébré l’occasion.
Si de nombreuses manifestations ont eu lieu dans toutes les villes de la métropole, nous retiendrons seulement les deux principales, qui eurent lieu à Marseille. La première débutait à 09h30 de l’église de Beaumont, et après une marche sur l’avenue du 24 avril 1915, la procession s’est achevée au mémorial du génocide arménien avec une cérémonie de commémoration. Sur ce lieu, quatre drapeaux flottaient dans le ciel : celui de l’Europe, de la France, de l’Arménie et de Marseille : tout un symbole.
Les élèves de l’école franco-arménienne Hamaskaïne étaient également présents. Le second rassemblement, le plus important, par sa taille, de la métropole eut lieu cette après-midi à 15 heures au niveau de la place Castellane. Le cortège défila sur l’avenue du Prado pour se conclure devant la cathédrale arménienne apostolique.
La métropole unie dans les commémorations
De nombreux élus métropolitains ont participé aux commémorations. Le président de la région, Michel Vauzelle, s’est rendu à Erevan (capitale de l’Arménie) « pour représenter Provence-Alpes-Côte d’Azur dans cette cérémonie. » Celui qui ambitionne de lui succéder à ce poste, le socialiste Christophe Castaner, était lui fier de défiler dans le cortège marseillais. Martine Vassal, Maryse Joissains, Jean-Claude Gaudin, Guy Teissier… Tous les grands élus ont commémoré le génocide arménien. Députée-maire du 6 ème secteur – haut-lieu de la communauté arménienne de Marseille – Valérie Boyer a bien évidemment participé aux cérémonies, elle, qui avait fait de la reconnaissance de cet événement historique son cheval de bataille, proposant une loi à l’Assemblée Nationale pénalisant le négationnisme du génocide arménien.
La place de la communauté arménienne en métropole
Pour comprendre l’ampleur des commémorations du génocide arménien dans la métropole Aix-Marseille-Provence, sans commune mesure ailleurs dans le monde, si ce n’est en Arménie même, il faut interroger l’histoire. Comme le rappelle Jean-Claude Gaudin – professeur d’histoire de profession à l’occasion de ces commémorations : “Marseille était une terre d’accueil et de refuge pour les Arméniens qui ont su y trouver leur place malgré la douleur de l’exil”. Aujourd’hui, le nombre de personnes d’origine arménienne à Marseille représente ainsi presque 15% de la population de la ville.
L’histoire de cette communauté dans la métropole, c’est aussi celle d’une success story. De nombreux élus, conseillers municipaux, conseillers communautaires, sont d’origine arménienne ; de gauche comme de droite (Didier Parakian, Garo Hovsepian). Il n’y a qu’à se promener dans Marseille, et compter le nombre de rues portant des noms d’origine arménienne, souvent des résistants durant la Seconde Guerre mondiale. Yannick Ohanessian, président de l’association Marseille Ararat, confie à GoMet’ que « toutes les actions de son association visent à entremêler les cultures Marseillaise et Arménienne. » La culture arménienne occupe donc une place majeure à Marseille, au point d’apporter sa touche à l’identité de la métropole. Cette culture, déjà ancrée durablement depuis près d’un siècle continue de se diffuser puisque Yannick Ohanessian ajoute que le centenaire du génocide arménien est l’occasion « de faire connaître au plus grand nombre la cause, la culture et l’histoire arménienne.»
(Illustration : capture d’écran Twitter)