Le souffle des grandes surfaces
Si les paysans de France et de Navarre sont vent debout contre la grande distribution, l’ancien président de la République lui, surfe sur la vague, qu’elle l’a aidé à faire gonfler. Il n’aura échappé à personne en effet que le livre de Nicolas Sarkozy, « La France pour la vie » (Plon) bénéficiait d’une surexposition que bien des hommes et femmes de Lettres doivent lui envier. A La Valentine, sur le Prado ou encore à Grand Littoral, impossible de passer à côté de cet ouvrage que Bernadette Chirac qualifie de « bible » dans Le Figaro. Dans la primaire que se livrent les Juppé, Lemaire, Fillon et autres Mariton, le nouveau Racine de l’écriture à la Française a pris une bonne longueur d’avance. Au moins sur le papier.
Qu’allaient-ils faire dans cette galère
Dans un pas de tango dont il a le secret, le maire de Marseille a réussi la prouesse au dernier conseil municipal de s’attaquer à ceux qui, selon lui, ont fomenté un complot contre Marseille et sa gouvernance, tout en annonçant, avec 9 millions à la clé, que les réalités scolaires, dénoncées par une enseignante et relayées par Libé et BFM, méritaient un plan d’urgence. Chapeau l’artiste. En revanche Jean-Claude Gaudin aurait dû faire appel à sa mémoire, que l’on sait vive, pour éviter à son directeur général des services Jean-Claude Gondard et à une de ses élus centriste, Arlette Fructus, le ridicule d’une mortelle (de rire) randonnée. En 1989, alors qu’il était candidat à la mairie de Marseille, Gaudin avait affrété pour les journalistes un autocar pour faire le tour de Marseille.
Sur l’autoroute qui domine la baie une halte était prévue, et alors que le professeur Mattéi expliquait aux hôtes du jour les perspectives qu’entraîneraient l’élection de son champion, un automobiliste était venu se fracasser à quelques mètres du véhicule devant lequel se tenaient les journalistes. Se tournant vers eux le candidat à la mairie lâcha un dépité, « je suis maudit ». Et voilà que près de trente ans après la malédiction frappe encore ce type de voyage organisé. Là, alors que M. Gondard tentait de démontrer que les écoles n’étaient pas dans le triste état que d’autres pointaient du doigt, quelques parents d’élèves ont eu vite fait d’arracher les quelques décors de papier qui cachaient la misère. Que croyez-vous que les caméras ont enregistré ?
Le Livre contre les livres…
L’employé d’une station-service, il y a un an, peu après la tragédie de Charlie me confiait sa tristesse tout en mettant des bornes à sa compassion : « tu sais le Coran est le seul livre tombé du ciel et il ne faut pas s’y attaquer ! » Une réaction minoritaire aurait-on pu m’opposer comme argument. Mais une étude publiée par l’Obs (4-10 février) vient d’apporter un éclairage cru sur ce phénomène confessionnel. Dirigée par Sébastien Roché (CNRS) et réalisée dans les Bouches-du-Rhône par Sciences Po Grenoble auprès de 9000 collégiens (avril-juin 2015) elle révèle un certain nombre de chiffres qui ne laissent de poser questions On apprend ainsi que 84,9% des collégiens, réputés musulmans, estiment qu’il n’y a qu’une seule interprétation possible du Livre sacré. Les mêmes estiment, à 68,1%, que leurs principes religieux sont au-dessus de la loi. D’autres réponses recueillies démontrent encore la prégnance de la pensée religieuse sur cette population scolarisée en 5ème 4ème ou 3ème. On peut en déduire logiquement que la rénovation des seuls bâtiments confiés au conseil général ne suffira pas à aborder cette question.
La grande exposition du Petit Journal
Catherine Giner doit tous les jours se recueillir devant le portrait de son saint patron, Nicolas. Depuis que Sarkozy l’a nommé, à la surprise générale, déléguée à la famille, cette élue marseillaise est sortie définitivement de l’ombre. Cette opposante à la Loi Veil, au mariage pour tous, à la PMA… (liste non exhaustive) a fait son entrée dans la « shortcom » de Catherine et Liliane, deux secrétaires interprétées par Alex Lutz et Bruno Sanchez dont on peut voir les sketches en clair, dans le Petit Journal de Canal plus. Les deux comédiens se sont amusés de la nomination de l’élue marseillaise en se demandant si Sarko ne s’apprêtait pas à faire un deuxième tome de son livre, où il revient sur ses erreurs passées. La nomination au national de Mme Giner étant selon les humoristes la dernière boulette de l’ancien président. Mais comme le disait l’autre : qu’importe qu’on dise du mal de vous, pourvu qu’on parle de vous.