L’ambition du futur IHU est simple : proposer un nouveau modèle de prise en charge du vieillissement par des approches de recherche et de soins innovantes. « Notre objectif est de constituer un ensemble unique au niveau mondial, agrégeant forces cliniques et scientifiques pour mieux comprendre le processus du vieillissement biologique et prévenir la dépendance », résume le Professeur Louis Casteilla, directeur scientifique du projet qui porté par le Professeur Bruno Vellas.
Présélectionné parmi 17 dossiers de candidature dans le cadre de l’appel à projets Institut Hospitalo-Universitaire (IHU), le projet IHU-Inspire « Institut pour la prévention, le vieillissement en santé et la médecine régénérative » vise à promouvoir le vieillissement en bonne santé, enjeu sociétal majeur. « La première réflexion a eu lieu il y a six ans lors du Grand Emprunt lancé par Nicolas Sarkozy mais n’avait pas abouti, reprend le Pr. Casteilla. Mais le Gérontopôle de Toulouse, labellisé centre collaborateur OMS sur le vieillissement et la prévention de la fragilité en France en septembre 2017, en faisant évoluer sa pratique et mis en place des concepts nouveaux et innovants, a approfondi les problématiques de la dépendance de manière générale, insoutenables pour les sociétés d’un point de vue économique et organisationnel. »
Un budget de 600 millions d’euros
Le projet intègre ainsi un nouveau modèle de soins, intégrant un e-service connecté au réseau de soins primaires pour détecter les pertes fonctionnelles, et comprenant une clinique externe dédiée à l’évaluation, la surveillance et le traitement des personnes ayant une déficience. « Le futur IHU ne comprendra pas de lits et n’accueillera pas de personnes ayant besoin d’être hospitalisées, précise le Pr Casteilla. Nous comptons créer un écosystème unique de laboratoires et d’entreprises dédiées au vieillissement en bonne santé qui devrait favoriser la commercialisation de la recherche et de l’innovation et structurer l’écosystème toulousain dans ce domaine. De nombreux industriels nous ont rejoints, des entreprises de l’industrie pharmaceutique mais aussi La Poste ou Thalès. Le but est de collecter des informations sur le processus biologique du vieillissement et d’obtenir, dans l’environnement des personnes, une vision globale de la mobilité, des fonctions cognitives, grâce notamment à des relais comme des infirmiers ou des facteurs. » IHU-Inspire prévoit aussi la création d’une école internationale sur le vieillissement en bonne santé en vue de former les personnels à la prévention de la dépendance.
Deux projets, parmi les sept encore en lice dont l’IHU-Inspire, seront sélectionnés d’ici peu pour obtenir un financement de 50 millions d’euros de l’ANF, sur les 600 millions budgétés. La Région Occitanie couvrira quant à elle les coûts du bâtiment de 14 000m2 (23 millions d’euros ainsi qu’environ la même somme sur 10 ans).