Marseille Innovation accueillait le mardi 10 novembre une journée consacrée au futur des drones et des robots à L’Hôtel Technoptic, sa pépinière dédiée aux startups technologiques de l’optique, de la photonique et des objets connectés à Château-Gombert (13013). « Panorama des applications actuelles et futures », c’est le nom de cette réunion qui a regroupé de nombreux ingénieurs mais aussi des startups de la filière du drone et de la robotique.
Curieux et passionnés du drone et de la robotique, startups et entreprises, ingénieurs ou encore porteurs de projets se sont réunis mardi 10 novembre à L’Hôtel Technoptic de Marseille Innovation. L’occasion d’en apprendre plus sur l’avenir et les perspectives des robots et des drones, initialement réservés à l’usage militaire. Des objets connectés aujourd’hui stars de l’innovation dont l’usage devient une nécessité. C’est la pépinière Marseille Innovation qui a accueilli cet événement dans un but bien précis : d’ici quelques mois, elle compte mettre sur pied un accélérateur de startups dans le domaine de la robotique et la filière du drone.
Christian Rey présente la journée « Drones et robotique : panorama des applications actuelles et futures » :
Quatre ou cinq entreprises, porteurs de projets ou startups étaient présents pour exposer leur prototype. Que ce soit un drone, comme pour l’entreprise Drone Pictures qui propose des prises de vue aériennes créatives ; un robot spécialisé dans la téléprésence exposé par la startup Axyn Robotique, ou encore une possible manière, dans le futur, de piloter des drones à distance avec ses pieds grâce au système 3DRudder qui offre, à l’origine, la possibilité de naviguer dans un monde virtuel avec les pieds tout en ayant les mains libres. Des innovations dont la nécessité apparait comme une évidence aux yeux de l’assistance conquise.
Démo du système 3DRudder qu’il sera possible d’appliquer au pilotage de drone :
Côté conférence Alain Fidani, Directeur Innovation et R&D chez Cybernetix, a choisi de montrer l’intérêt et l’avenir de la robotique dans les milieux hostiles et notamment dans le démantèlement de sites nucléaires ou dans la maintenance et le contrôle des installations pétrolières. La société Cybernetix évite aux hommes de prendre des risques en s’exposant aux radiations, à des contaminations ou en évoluant en eaux profondes. Elle propose plusieurs gammes de robots ou de bras robotisés manipulés à distance par des opérateurs. Dans ces milieux dangereux, la télé-opération est indispensable.
Pour exemple, Cybernetix utilise ce que l’on appelle les ROV (véhicules exploités à distance) pour accéder à des profondeurs sous-marines jusqu’à 3 000 m, là où « les moyens traditionnels comme les plongeurs ou les systèmes de levage à partir des plates formes ne suffisent plus ». Ces ROV, associés à des drones, permettent une intervention à distance de qualité. Une utilisation sans danger pour les hommes qui pourrait se décliner dans d’autres domaines, notamment pour les interventions de secours qu’il s’agisse d’un incendie, d’une explosion ou d’une catastrophe naturelle.
L’une des utilisations de robots par l’entreprise Cybernetix :
Franck Enjeaux est président de la startup Axyn Robotique. Et pour lui, l’avenir des robots se trouve ailleurs. Cette petite entreprise innovante propose de la robotique mobile, principalement du service à la personne à moindre coût. Et les usages sont nombreux : robots compagnons, d’apprentissage, de télé-présence (pour les enfants absents de l’école, pour des conférences ou pour des visites de musées), de télé-surveillance, d’aide au déplacement (déambulateur), au transport ou au redressement (lorsqu’une personne chute) ou encore d’aide au diagnostic dans le milieu médical.
Axyn Robotique propose d’aider des personnes âgées ou à mobilité réduite à « réaliser des tâches du quotidien. Les robots s’adaptent à l’environnement en temps réel et peuvent assister des personnes dans le travail, notamment pour des tâches répétitives, dangereuses, ou de précisions au delà des compétences humaines. » Les robots semblent avoir un avenir tout tracé dans le domaine de l’aide à la personne, tout en permettant de conserver une autonomie.
« Ne pas voir naitre une filière drone serait du gâchis »
Mais il y en a un qui ne semble pas confiant, particulièrement en ce qui concerne l’avenir des drones. C’est Philippe Loviconi, lieutenant-colonel dans l’armée de l’air et porteur d’un projet appelé « Polygones services ». C’est en tant que civil que Philippe s’exprime sur les différences majeures entre l’usage civil et miliaire du drone.« C’est l’armée qui est à l’origine des premiers usages du drone, comme pour internet ou les avions », explique Philippe avant de mettre en avant les avantages de l’usage militaire. Selon lui, l’utilisation par des civils présente beaucoup trop de contraintes, d’altitude ou de poids, mais aussi opérationnelles (dans quel but utilise t-on le drone ?), légale ou éthique (survol de propriété privée, écoute privée ou droit à l’image).
« L’usage est trop limité par la réglementation et l’investissement, les entreprises spécialisée tendent à disparaitre, et il y a une défiance vis à vis du drone, explique celui qui voudrait pousser l’assistance à réagir en faisant voler des drones pour de bonnes raisons, en structurant une filière drone qui fédère des compétences ». « Ne pas voir naitre une filière drone serait du gâchis », estime le lieutenant-colonel. Un sentiment partagé par l’assistance, sans pour autant laisser place au pessimisme. Des idées, il y en a dans toutes les têtes présentes dans la salle. Pour Christian Rey, les perspectives en matière de drone sont très nombreuses et nécessaires. Il pense notamment aux « problématiques de mobilité, de transport ou de logistique comme le transport de colis, l’inspection des feux de forêts ou la surveillance de site industriels »
(Illustration : Le robot de la gamme Ubbo, qui propose ici de la télé-surveillance. Crédit photo : Axyn Robotique)
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