Depuis jeudi 8 octobre, l’un des six présidents des établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) concernés par la future métropole Aix Marseille Provence avait la possibilité d’en appeler à la convocation d’une séance anticipée du conseil métropolitain. La demande est venue de Sylvia Barthélémy, la présidente de l’agglo d’Aubagne, l’UDI Sylvia Barthélémy.
« Mme Sylvia Barthélémy, présidente de la Communauté d’Agglomération du Pays d’Aubagne et de l’Etoile, vient de prendre l’initiative de convoquer la séance d’installation anticipée du Conseil de la Métropole Aix-Marseille-Provence le lundi 9 novembre prochain, à Marseille. » Dans un communiqué Jean-Claude Gaudin le maire de Marseille n’a pas tardé à réagir. « Je tiens tout d’abord à saluer le sens des responsabilités et l’esprit républicain de Mme Sylvia Barthélémy, qui en dépit de son opposition au texte de loi, place ainsi au premier rang de ses préoccupations la nécessité d’assurer la continuité du service public. Grâce à cette démarche personnelle, nous allons éviter des difficultés inutiles dans la mise en place déjà complexe de ce nouvel Etablissement public » souligne d’abord le maire de Marseille avant d’entrer dans le vif du sujet.
[pullquote]Je mesure avec gravité les enjeux liés à la création de notre future métropole.[/pullquote] « J’ai pleine conscience, moi aussi, de cette situation et des délais qui nous sont impartis. Et je mesure avec gravité les enjeux liés à la création de notre future métropole. Dans ce contexte, j’ai décidé de présenter ma candidature à la Présidence du Conseil de la Métropole Aix-Marseille-Provence. »
Après avoir déclaré sa candidature, le maire de Marseille qui a fêté ses 76 ans jeudi dernier explique : « Ce choix est le fruit d’une réflexion menée au contact des maires des Bouches-du-Rhône. Ces échanges ont nourri le long travail parlementaire que j’ai conduit au Sénat. Il a permis d’obtenir des évolutions législatives nécessaires à la réussite de la première métropole de France, après le Grand-Paris. »
Jean-Claude qui avait été le premier président de Marseille Provence Métropole en 2000 annonce dans le même communiqué qu’il s’adressera « dans les prochains jours de m’adresser sous forme de courrier, aux conseillers de la Métropole, pour leur exposer plus en détail mon engagement au service de ce territoire, de ses communes et avant tout, de nos concitoyens. »
La lettre de Sylvia Barthélémy. « Il nous faut avancer. »
« J’ai pris la décision, comme la loi m’en donne la possibilité, de convoquer par anticipation le premier conseil de la métropole aux fins qu’il soit procédé à l’élection de son Président.
J’en prends la responsabilité en toute connaissance de cause. La séance d’installation du conseil métropolitain se tiendra le 9 novembre 2015 à 9h30, au siège de la Métropole Aix-Marseille Provence, le Pharo, 58 boulevard Charles Livon, 13007 à Marseille.
Nous sommes nombreux à avoir combattu la Métropole, jusque dans le bureau du Premier ministre, mais elle est là. Elle a force de loi et s’impose à nous. Inutile de la fuir, nous devons au contraire nous atteler à son bon fonctionnement, tout simplement parce qu’il en va de l’intérêt de nos populations et de nos communes. Je constate qu’il nous reste à peine deux mois et demi avant le 1er janvier 2016, date à laquelle la Métropole verra le jour en même temps que disparaitront nos six intercommunalités.Nous ne pouvons pas sauter dans l’inconnu quand tant de choses ne sont pas réglées pour un lendemain pourtant très proche. Chaque jour, je suis interpellée par les maires, les agents territoriaux, la population et nos fournisseurs. Tous réclament d’être rassurés sur le maintien de la proximité, de l’expérience et du contact. Le temps joue contre nous car, actuellement, ce sont les seuls services de l’Etat qui préparent la métropole, formatant d’avance un mode de fonctionnement centralisé dont nous ne voulons pas. Il est urgent que nous, les élus, prenions en mains la mise en œuvre de la Métropole. Il nous faut un interlocuteur légitime pour établir un accord politique institutionnalisé qui instaurera un pacte de gouvernance partagée.
Jean-Claude Gaudin fait consensus pour devenir le premier Président de la Métropole. Au-delà de l’incontestable légitimité qui est la sienne, il a démontré son sens aigu de l’équité et son respect pour les maires et les élus. Il est urgent aussi que nous organisions nos futurs conseils de territoire en sorte qu’ils soient opérationnels le plus tôt possible.
N’oublions pas qu’au 1er janvier, nos six intercommunalités seront dissoutes. Leurs Présidents actuels ne pourront plus rien signer sans délégation de la Métropole. Or, la Métropole ne pourra déléguer qu’aux conseils de territoire. Une période de latence et de vide juridique pourrait avoir des conséquences extrêmement graves. Si au 1er janvier, nous ne sommes pas prêts, ce sont nos personnels, nos services publics et nos concitoyens qui en pâtiront. C’est maintenant et ensemble, qu’avec les maires et un Président de Métropole élu, il nous faut préparer la Métropole la plus intelligente et la plus respectueuse de nos communes, de nos territoires, de nos identités et de nos spécificités. Ce sont toutes ces raisons qui m’ont conduite à prendre la décision de convoquer, dès à présent, le conseil métropolitain. Elles sont légitimes et frappées au coin du bon sens. Il nous faut avancer. »Sylvia Barthélémy. Présidente de la Communauté d’Agglomération du Pays d’Aubagne et de l’Etoile.