Le débat de l’entre-deux tours de mercredi soir était une preuve de plus : l’Europe est un sujet clivant entre les candidats à la présidentielle. « Emmanuel Macron est le seul candidat qui se revendique ouvertement européen », affirme Jean-Marie Cavada. Le député européen, président du mouvement Génération Citoyens, rencontre le candidat d’En Marche ! en 2012 grâce à Michel Rocard. « Il faut que tu regardes ce jeune homme », lui aurait-t-il dit alors. L’été dernier, ils décident de travailler ensemble et le 12 janvier, Jean-Marie Cavada rallie le projet d’Emmanuel Macron.
« Je parle de lui de façon objective, précise-t-il. Les gens que j’idolâtre sont morts. » Pourtant, le député multiplie les comparaisons laudatives. Avec Charles de Gaulle d’abord, qui en 1937, théorise une stratégie moderne de mener la guerre, mal vue de ses supérieurs. Un peu comme quand le locataire de Bercy démissionne et rompt avec le Parti socialiste. Avec John F. Kennedy ensuite, qui lorsqu’il est élu en 1961 n’a que 3 ans de plus que Macron. « Un temps nouveau est arrivé, affirme Jean-Marie Cavada à la tribune, le temps de balayer un système qui s’effondre ».
Car selon lui, la France connaît la troisième rupture de son époque moderne. La première a eu lieu en 1945, avec la fin de la Seconde guerre mondiale. La deuxième en 1958, l’année de l’instabilité politique. « Aujourd’hui, c’est le poids du terrorisme, de l’échec des partis traditionnels, des scandales qui pèse sur les Français. François Hollande ne repose sur une base électorale que de 16% ! Personne n’a fait les réformes attendues. » Et au sujet de l’extrême-droite, Jean-Marie Cavada est revenu sur le débat de l’entre-deux tours : « Nous avons vu hier soir le visage hideux d’un parti réactionnaire. Marine Le Pen ment avec la finesse d’un marteau-piqueur. »
« Et quand les riches maigrissent, les pauvres meurent »
« Il faut à présent redresser la France et renforcer l’Europe », martèle le député. Pour cela, libérer l’économie, baisser les taxes et les impôts, fluidifier les rapports sociaux, donner les moyens à l’école primaire, respecter l’égalité des Français. « La France ne souffre pas de l’Europe, elle souffre d’elle-même, sinon l’Allemagne serait un pays pauvre ! » Jean-Marie Cavada le rappelle : sortir de l’euro avec 2200 milliards de dette publique, c’est assurément 30% de dévaluation. « Et quand les riches maigrissent, les pauvres meurent », met-il-en garde. « Marine Le Pen ne connaît pas l’Europe, elle ne connaît que son porte-feuille. Je ne l’ai jamais vue dans aucune commission. Elle ne se présente que deux jours par mois pour toucher ses émoluments. 6600 € par mois pour deux jours de travail, n’est-ce pas un scandale moral ? Marine Le Pen est à l’Europe ce que les mécréants sont à l’Eglise. »
Entamer les réformes que l’Allemagne a mises en place il y a 20 ans, quand elle affichait 7% de déficit, voilà ce que préconise En Marche ! « L’Europe a besoin d’être relancée sur les grands sujets comme le terrorisme, la drogue, la pédopornographie. Il faut un parquet européen. » Plus de coopération, des accords entre polices et renseignement des pays.
Quant aux législatives, Jean-Marie Cavada n’affiche pas une inquiétude particulière. « Il aura une majorité, pour avoir les moyens de mettre en place son programme et pour redresser la France. » Son mouvement Génération Citoyens présentera 30 candidats en France, dont 6 en Paca. « Si vous sentez le frisson dangereux qui parcourt le pays et dont les Français ont eu un abominable spectacle mercredi soir lors du débat, mêlez-vous de la politique, mêlez-vous de ce qui vous regarde ! »