« Mise à feu » le 19 septembre, (lors des journées du patrimoine), permettant au public de redécouvrir le hall rénové de l’ancien marché aux poissons, prêt à rayonner sur le quai de Rive neuve, et bien au delà. Parmi les 53 spectacles et manifestations programmés pour les dix mois qui viennent, gros plan sur les principales séquences théâtrales (lire par ailleurs notre consœur sur l’ensemble de l’affiche présentée ce lundi).
Royal début
Patron récent du festival d’Avignon, Olivier Py adapte en juillet (dans quelques semaines) dans la cour d’honneur du Palais des papes Le Roi Lear, d’après Shakespeare ; cette tragédie « qui met en scène la fin du monde » se rejouera à la Criée de Marseille les 19, 20 et 21 novembre (12 à 34€ la place).
Molière lui succédera, avec Trissotin ou Les femmes savantes (du 16 décembre au 17 janvier 2016) pour 17 représentations. Cette pièce prend la route dans quelques jours, avec Macha Makeieff. Étape lyonnaise, au festival des Nuits de Fourvière, avant de tourner dans une cinquantaine d’autres villes de France. Encore Molière, et son Misanthrope, l’atrabilaire amoureux (une comédie écrite en 1666) fin février, et début mars. Toujours Molière, du 18 au 22 mai, avec le fameux Harpagon, L’avare.
Rallumer les étoiles
Outre ces œuvres, tirées du répertoire classique, et en dépit des « vents mauvais » soufflant ici ou là, La Criée tente obstinément, avec Guillaume Apollinaire, « de rallumer les étoiles… » Début octobre, un cri de rage, en espagnol sur-titré : Primera Carta de San Pablo a Los Corintios. [Première Épître de Saint Paul aux Corinthiens]. Un hymne à l’amour hérétiquement réécrit par Angelica Lidell.
Suivra Biopigs, avec trois acteurs-caméléons réinventant un chanteur borgne, un roi fou et une collectionneuse frénétique. Puis les 11 et 12 mars un monologue titré Africa, signé d’un tandem belge. Toujours en mars prochain, Insulaires, trois monologues féminins pour raconter les Antilles, et Segou – La vie sans fards, d’après Maryse Condé.
Genet … en anglais !
Encore des paroles de femmes sur le registre de l’insolence poétique, avec la création, le 26 avril de Garde-barrière et garde-fous. Un voyage de 1300 jours : embarquer à bord du Transsibérien, « entre Brest et Vladivostok, en passant par Marseille ! » (du 11 au 14 mai). Enfin Jean Genet, poète du vol et de la transgression. Avec un texte mortifère et spectral qu’il avait déchiré après l’avoir écrit.. Très étrangement, La Criée a choisi de monter cette œuvre en anglais sur-titré !? Crue et imagée, la langue de ce délinquant immoral méritait la version originale.