Celui qui dit parfois se lever du pied droit, d’autres jours du pied gauche, a besoin de ses deux pieds « pour trouver un équilibre », et plus encore lorsqu’il a décidé de marcher derrière Emmanuel Macron, « un homme qui donne la direction, qui impulse et qui a donné de la dynamique à ce pays ». C’est sous l’étiquette de La République en marche que Mohamed Laqhila va défendre le programme du chef de l’État, dans la 11e circonscription des Bouches-du-Rhône, avec sa suppléante Marion Padellini. Ce chef d’entreprise, à la tête de six cabinets d’expertise comptable implantés à Aix-en-Provence, Marseille, Lille, Toulon, Avignon et Montpellier, aborde cette campagne avec détermination à la manière d’un match de foot : où l’union fait la force, où le rassemblement permet de créer « l’équipe de France du Président ». Sur le terrain, durant cette campagne dont il a donné le coup d’envoi hier, il occupera le poste de milieu offensif.
C’est poussé par une envie « irrésistible de (re)construire une France plus généreuse, plus fraternelle, plus ouverte, défendre la laïcité… », que l’ancien président de l’Ordre régional des experts comptables a décidé de se présenter aux législatives. Il a occupé la fonction à la tête de la profession des chiffres durant quatre ans. Aujourd’hui, il aimerait signer pour un an de plus au palais Bourbon cette fois, même s’il dit que son « combat n’est pas tourné vers une recherche de mandat ». Ce qui le motive c’est que les « voix de toutes et tous soient entendues. Un pays qui n’avance plus, c’est un pays qui ne fait plus rêver. Cinq ans, c’est long et court en même temps. Nous devons remettre notre pays en marche ».
« Ni père, ni mère dans la politique », ce fils d’immigrés marocain et père de trois enfants fait de la politique par conviction. Mohamed Laqhila n’est pas novice en ce domaine. Surtout, il a une devise bien à lui : « Quand je critique le match, je fais le match ». C’est avec ce principe qu’il devient candidat sans étiquette aux cantonales de 1998 dans la 13e circonscription des Bouches-du-Rhône « alors que le FN gagnait du terrain ». En 2001, il est élu sous les couleurs des Verts, dans les 13e et 14e arrondissements de Marseille, en charge du développement durable et des espaces verts. Dès la création du MoDem en 2007, il est séduit par le discours de Bayrou, « peut-être un peu trop en avance pour l’époque, mais surtout le même que celui d’Emmanuel Macron aujourd’hui ». S’il n’a jamais quitté le MoDem, il a adhéré au mouvement En Marche! dès son origine avec l’espoir que Bayrou rejoigne Macron.
« L’entreprise de la reconstruction »
Le sens de sa candidature dans cette 11e circonscription repose sur deux constats. Le fait que l’avenir du pays passe « nécessairement » par un rééquilibrage des forces européennes. « Notre pays doit être le vecteur d’une Europe méditerranéenne et latine bien évidemment ». L’autre point fondamental réside dans l’émancipation sociale, sociétale et politique de toutes les composantes de sa population : « J’œuvrerai pour que les Français quelles que soient leurs origines et la couleur de leur peau puissent accéder aux responsabilités politiques les plus éminentes ». Mohamed Laqhila fera de la lutte contre les discriminations une priorité et estime « avoir une crédibilité » pour porter le message du président de la République. « Parce que l’urgence est à la réconciliation d’un pays fracturé, parce que la vérité économique, sociale et environnementale n’est pas gravée dans le marbre idéologique d’un camp ou d’un autre. Parce que la politique de posture, des clans, des clivages dépassés nous a conduit dans une impasse. »
Récemment élu à la tête de la Fédération des experts comptables et commissaires aux comptes de France, il a choisi de soutenir « l’entreprise de la reconstruction, le choix du renouvellement et le parti de l’enthousiasme portés par le Président Macron ». Il souhaite que la ferveur d’un stade Vélodrome un soir de grand match soit communicative au reste du pays. Et pour « redonner espoir » il faut respecter une règle : « Ne pas donnez pas les suffrages à tous ceux qui souhaitent refaire leur match et entrainer notre pays vers le bas ». Pour qu’à la mi-temps, le 11 juin, il mène la partie et qu’au coup de sifflet final le 18 juin, Mohamed Laqhila soit sur la première marche du podium, brandissant son trophée : « La majorité présidentielle à Emmanuel Macron », et en prime un siège au palais Bourbon. Ils sont treize autres en face de lui à ne pas être d’accord avec ce scénario. À commencer par Christian Kert, le député sortant LR, candidat à un septième mandat consécutif de député.
Marion Padellini : «Un élan progressiste » et un regard nouveau sur la vie des Français
Partir vivre à l’étranger durant quelques années, revenir s’installer en France et voir que rien n’a changé : c’est avec un regard neuf et des expériences nouvelles que la suppléante de Mohamed Laqhila, Marion Padellini, 36 ans, a décidé de s’engager dans le mouvement En Marche! Après dix années passées à Zurich en Suisse allemande, la jeune femme est revenue s’installer dans le village où elle a grandi – Cabriès-Calas. « Cela m’a interpellé en rentrant de voir que certaines choses n’avaient pas évolué, et c’est vrai que je me suis tout de suite engagée aux côtés d’Emmanuel Macron, car ce qui m’a plu c’est qu’il y a un élan progressiste avec cette volonté de faire avancer la France mais dans la nuance, pas complètement à droite, et pas complètement à gauche non plus… », confie-t-elle. Mariée et mère de trois enfants, Marion Padellini a suivi une formation d’ingénieur en électronique accompagnée d’un MBA à Paris et à Oxford. Spécialisée dans le marketing, mais également en finance et en gestion de l’information des entreprises, son cursus professionnel fait état d’une forte expérience qu’elle entend mettre au service de sa circonscription. Et pour Mohamed Laqqhila : « C’est ça, la nouvelle France, cette enthousiasme des jeunes qui ont envie d’aller de l’avant ».