C’est un nouveau magazine bimestriel papier dont le n°1, tiré à 25 000 exemplaires, vient de sortir. Mag’in France, avec le sous-titre « Donner du sens à vos achats », souhaite s’imposer en tant que référence de cette lame de fond de consommation. Il est vrai qu’il existe nombre de blogs, de pages facebook ou autre twittos qui se sont fait la spécialité de causer made in France. Mais mise à part une initiative d’un magazine disparu aujourd’hui (Made in France 2013-2014), il n’existait pas de support papier qualitatif : « pour l’instant on est les seuls », confirme Renaud Jourdon, rédacteur en chef et directeur de la publication qui ambitionne d’être « la vitrine de la pluralité du made in France. De l’artisan à la grande industrie ».
Au sommaire
Dans le n°1, le dossier est consacré aux productions de jean’s hexagonales. On y retrouve bien sûr les jeans Tuffs fabriqués en Lozère et tous les autres de façon exhaustive (Solstice 33, Galubeco 42, 1083 Romans-sur-Isère 26…)
En se promenant à travers les pages, on retrouve dans la rubrique « Tradition », 5 pages sur la Savonnerie du Midi, une des « vraies » savonneries de Marseille. « Nous souhaitons mettre en avant les savoir-faire, montrer les produits. Le grand problème du made in France, c’est que le consommateur ne sait pas forcément que ce produit existe en made in France, par manque d’information », explique Renaud Jourdon. Le résultat : un « magazine consumériste », comme le décrit son fondateur. On le feuillette comme on parcours un catalogue, tout en tombant sur des articles qui ne font pas l’économie de la profondeur historique… Des entretiens avec des acteurs du made in France. On apprend par exemple que la Fimif (Fédération indépendante du made in France) propose sur son site, des séries d’études qui peuvent servir de ressources à tous les acteurs du marketing, ainsi qu’un annuaire des produits fabriqués en France, notamment pour les objets publicitaires ou autre goodies (clés USB, tee-shirt…).
Modèle économique et avenir
Pour sa création, le magazine a bénéficié d’un financement participatif (Kisskissbankbank) et de l’apport de Paolo Bencivenni, « un ami qui croit beaucoup dans le projet », dévoile Renaud Jourdon. Pour lui, la recette est simple « plus on a de lecteurs, plus on a de rentrées, plus on investira dans le papier. Notamment pour augmenter la pagination ou la périodicité », imagine le directeur de la publication.
Des partenariats sont en cours pour que le magazine puisse être distribué dans les événements comme la Mif Expo à Paris. Pour les annonceurs, le magazine permet de toucher « des gens conquis par le made in France ». Pour l’instant, l’espace publicitaire est vendu en interne, mais la petite équipe est à la recherche d’une régie.
Renaud Jourdon a une expérience certaine dans le monde de la presse. Il a été rédacteur en chef de Yatchts Magazine pendant 15 ans, un titre basé à Cannes. Implanté sur la Côte d’Azur et spécialisé dans son domaine, il a récemment été commissaire général du festival de la plaisance de Cannes (n°2 du salon « à flot » dans le monde). L’équipe est composée de son épouse Nathalie, des anciens de Luxe Media qui ont donné un coup de main pour la photographie (Jérôme Kelagopian – Abracadabra Studio) et pour la direction artistique (Mélanie Ambert – Comme un jeudi). Des pigistes réguliers complètent la rédaction. Le numéro 2 est prévu pour le mois de mai avec un dossier sur les entreprises françaises qui travaillent autour de l’Euro 2016.