La ministre de la Culture, Françoise Nyssen, a dévoilé le 4 juin les premières propositions de réforme de l’audiovisuel public. La réforme vise à créer plus de synergies entre les groupes France Télévision, Radio France, France Médias Monde (France 24, RFI), l’INA, Arte et TV5 Monde, qui comptent quelque 17 000 salariés. L’État cherche à réaliser des économies, chiffrées entre 250 et 500 millions d’euros d’ici à 2022, principalement à France Télévisions, sur un budget total de 3,9 milliards d’euros en 2018. Dans le même temps, l’audiovisuel public devra investir dans le numérique 150 millions d’euros de plus par an, à l’horizon 2022, et « sanctuariser » ses investissements dans les séries, les documentaires… selon la ministre.
L’un des axes de la réforme concernait des réseaux de France 3 (télévision) et France Bleu (radio), pour lesquelles « il faut plus de synergies », estime Gabriel Attal, le monsieur audiovisuel du groupe LREM. Ainsi, France 3 sera la chaîne des territoires avec un triplement des heures de programmes locaux qui passeront de 2 heures à 6 heures par jour. Recentrées sur leur mission de proximité, les 13 chaînes régionales de France 3 vont pouvoir développer des synergies avec les 44 stations locales de France Bleu. Si des programmes vont être créés en commun, il n’est pour l’instant pas question de fusionner les deux entités.
La première expérimentation aura lieu à l’automne, entre France Bleu Provence et France 3, et parallèlement dans la région parisienne. « Une coopération ambitieuse entre France 3 et France Bleu doit déboucher sur ce média quotidien régional qui sera la voix des territoires. Une proximité que les médias privés délaissent alors que les Français la réclament, expliquait la ministre, sur le site du Monde.fr. L‘info autrement sera ainsi portée par le service audiovisuel public. Deux villes françaises se réveilleront bientôt avec une matinale commune de France Bleu et France 3. Cette expérimentation doit nous permettre de préciser les contours de la coopération »