Alors que le débat sur la loi sur les métropoles va reprendre le 15 décembre au Sénat, les prochains jours devraient être agités tant les acteurs locaux, opposants et défenseurs du projet métropolitain semblent irréconciliables. Côté adversaire, la maire d’Aix-en-Provence, et présidente de la Communauté du pays d’Aix n’en finit pas de crier au loup. Après les affiches dans sa ville, voici les encarts dans la presse (pleine page dans La Provence intitulée : « Métropole Aix-Marseille-Provence, la mort programmée des territoires de Provence.»
De son côté l’Union des maires des Bouches-du-Rhône, fourbit ses armes, avant la rencontre à Matignon, mardi 9 décembre à 18h. C’st d’ailleurs ce jour-là que le travail en commission des lois au Sénat va débuter, étape décisive pour sélectionner ou écarter les amendements, avant la discussion en séance à partir du mardi 16 décembre.
Côté défense, l’Etat bien sûr. La ministre, Marylise Lebranchu, reste ferme. Certes, elle accepte de prochains amendements à la loi Mapam. Elle a ainsi hier ouvert la porte sur les futurs conseils de territoires qui pourraient disposer d’un véritable statut. En revanche, rien de vraiment nouveau sur la fiscalité et la maîtrise des sols. La Mission de préfiguration de la métropole, animée depuis Marseille par le préfet Laurent Théry mobilise en vue de la 3ème conférence métropolitaine qui aura lieu jeudi au palais du Pharo. Plus de 1000 personnes sont attendues et de nombreuses études et projets devraient être dévoliés pour l’occasion, notamment le très attendu Livre blanc des transports dans la métropole.
Le monde économique demande un plan Marshall
Enfin, le monde économique, toujours fervent défenseur de l’échelon métropolitain, pose ses conditions et en appelle à un plan Marshall pour la métropole d’Aix Marseille Provence. L’UPE 13, les fédérations et groupements professionnels ont écrit au Premier Ministre, Manuel Valls le 17 novembre dernier pour « exprimer leurs convictions et leurs inquiétudes relatives à la création prochaine de la métropole, expliquent les chefs d’entreprise. Nous demandons un «plan Marshall» pour notre territoire et pour son économie.»
Dans la lettre ci-dessous, les fédérations professionnelles s’inquiètenet : « La situation financière dégradée de certaines collectivités et intercommunalités nous laisse craindre que durant les premières années de mise en œuvre de la métropole, la principale priorité de l’exécutif soit la gestion et la neutralisation de la dette.» D’où la demande d’un plan Marshall, non chiffré, mais qui doit aller « bien au-delà de l’engagement de 50 millions d’euros de la dotation globale de fonctionnement annoncée » par l’ancien Premier ministre Jean-Marc Ayrault.