A trois jours d’une élection charnière pour son parti, le président de la fédération départementale Les Républicains, Bruno Gilles, n’a pas réuni les journalistes pour parler d’Europe. Il est candidat déclaré pour la mairie de Marseille depuis le mois de septembre dernier et il ne compte pas mettre sa campagne en suspens. « On est proche des élections mais ce n’est pas pour ça que je ne peux plus rien faire », prévient-il. Ce jeudi, il a organisé une conférence de presse pour expliquer un nouveau volet de son programme : la rédaction d’une charte éthique du candidat. « Au cours de mes discussions avec les Marseillais, j’ai relevé une forte envie d’éthique, de transparence et d’une meilleure gouvernance », explique Bruno Gilles. Pour répondre à ces attentes, il a recruté Richard Ghevontian, professeur de droit et de sciences politiques à l’université d’Aix-Marseille. Ce sera son expert pour élaborer son programme sur la transparence et l’exemplarité.
Une gouvernance plus participative
Richard Ghevontian affirme que c’est la première fois qu’il s’engage en politique : « Je ne suis pas encarté. C’est la rencontre avec l’homme, Bruno Gilles, qui m’a décidé car j’ai la conviction qu’il va mettre en place une nouvelle gouvernance à Marseille », explique-t-il. Pour lui, cette nouvelle manière de diriger la ville doit passer par davantage de concertation du public, notamment aux nouvelles technologies numériques. « On pourrait mettre en place une plateforme en ligne qui permettrait de proposer des idées, d’interpeller les élus », avance-t-il.
Il propose également la création d’un budget participatif comme cela existe déjà à Paris et dans de plus en plus de communes. « Il porterait sur environ 5 % du budget global soumis au vote des citoyens pour financer des projets de leurs choix », explique Bruno Gilles. Le candidat soutient également une évaluation régulière des politiques publiques municipales ou encore l’instauration des questions citoyennes à chaque conseil municipal et dans les différents secteurs de la ville : « Ce n’est pas très lourd à installer. Il ne faut pas se cacher derrière cette excuse », prévient Richard Ghevontian. Il est même prêt à aller jusqu’à l’organisation de referendums « de temps en temps » mais cette alternative ne semble s’adresser qu’à des petits aménagements de quartiers. Questionné sur la possibilité de donner la voix aux citoyens sur des grands projets comme le PPP du Vélodrome ou les temps périscolaires, Bruno Gilles tempère : « Il faut quand même gouverner et porter les choix importants », répond-il. Sur d’autres sujets comme la requalification de La Plaine, il semble plus ouvert : « Quand on en arrive à la construction du mur de Berlin, c’est la preuve d’un véritable échec. Il faut apprendre à mieux impliquer les habitants », insiste-t-il.
Bruno Gilles sera candidat à la mairie « jusqu’au bout »
Sans pointer directement une ou plusieurs personnalités, Bruno Gilles dresse un constat de plus en plus critique du bilan de la majorité dont il fait partie. Petit à petit, il semble s’en détacher : « Je vais essayer d’être solidaire de la majorité municipale jusqu’au bout même si je ne suis pas toujours d’accord », lâche-t-il du bout des lèvres. L’ancien maire de la mairie des 4e et 5e arrondissements sent peut-être que son parti ne le choisira pas au final pour porter ses couleurs aux prochaines municipales. Mais il prévient que cela ne l’empêchera pas de mener son combat : « Je serai candidat jusqu’au bout. Je me suis trop fortement engagé pour m’arrêter en route », assure-t-il. Il fait ainsi planer la menace d’une candidature dissidente si, à l’avenir la commission nationale d’investiture, venait à désigner quelqu’un d’autre.
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