À l’origine, une parodie.. Presqu’un canular de potache… C’est l’acteur Dujardin, en agent loufoque et niais ( OSS 117 : Le Caire, nid d’espions), qui s’extasie, face au Canal de Suez et s’exclame :”j’aime les panoramas “! Les organisateurs l’ont pris au mot.. Voici donc reproduits des paysages, des points de vue ; mais aussi des relevés (militaires), des récits (historiques), des images, fixes ou mobiles… Voire du papier peint qui raconte une épopée, ou de la vidéo, telle cette séquence remarquable, face à la baie de Nice, avec Ben (autre farceur célèbre), qui signe au feutre, sur la lisière entre le ciel et les vagues “je suis la ligne d’horizon “- admirable équivoque entre l’être et le suivi .
Avant lui, Courbet peint les Alpes (1876), Hockney le grand canyon (1988) et Van Gogh un coucher de soleil à Montmartre (1887). La tapisserie de Bayeux, ancêtre lointain de la bande dessinée de bataille n’a pas fait le voyage vers le J4, mais l’artiste danois Olafur Eliasson installe ici une chambre ronde et toute vide… Seule variation sur la paroi circulaire, la couleur, baignant le visiteur dans le blanc, ou le rose, puis dans le bleu et le vert.. Des tons uniformes et absolus qu’habituellement l’œil ne perçoit pas.
Une vie simple
Circulaire aussi , une épaisse roue de bois percée de trous , et posée à l’horizontale… Chaque alvéole désigné un des 180 pays du monde… Au centre les plus fortunés et les mieux équipés. En périphérie, les plus pauvres et démunis. Les deux auteures helvetico-marseillaises ont nommé l’œuvre “une vie simple”… En observant que l’inégalité entre les nations et les peuples est la source des pires violences. Circulaire encore cette étrange coiffe-miroir portée par une jeune femme à chignon.. Le reflet de son chapeau métallique, c’est la rade de Marseille, surplombée de la résille mucemienne. Le tout constitue l’affiche de l’exposition qui s’ouvre ce mercredi 4 novembre.
Circulaire toujours, en contrebas du musée, sur la vaste esplanade côtière, le chapiteau d’un cirque vermillon… En attendant leur entrée en piste, les fauves grognent dans leurs cages, tournant le dos au grand large. Alors que le passant cherche le meilleur angle de cadrage pour capter la digue et la panthère, le fort et la Major… Bref, qu’on l’aime ou pas, le panorama est partout, et le regard de chacun en retient ce qui lui convient.
En images
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Pratique :
> du 4 novembre au 29 février 2016, une autre expo en parallèle, Traces, fragments de la création tunisienne contemporaine, au Fort Saint-Jean. > Ouvert de 11 à 18h, sauf le mardi
> Le site mucem.org