Voici une signature qui fait déjà couler de l’encre : Maryse Joissains, la maire d’Aix-en-Provence et présidente du Conseil de territoire du Pays d’Aix, a pris sa plume pour vilipender le nouveau logo de la Métropole Aix-Marseille-Provence , dévoilé par Jean-Claude Gaudin jeudi 12 janvier.
Farouche opposante à la Métropole, Maryse Joissains n’apprécie pas du tout la création graphique, censée symboliser les paysages de Provence. « […] Le logo produit et révélé est mauvais. Vide de sens, désincarné, tournant le dos à l’avenir, il ne fait preuve d’aucun talent, d’aucun génie. De surcroît je le trouve ordinaire et finalement vulgaire », se répand la présidente du territoire du Pays d’Aix dans une lettre adressée au président de la Métropole Jean-Claude Gaudin.
Avec ses quatre symboles évoquant le ciel, la nature, les reliefs et la mer, le nouveau logo veut rassembler les habitants du territoire autour des paysages de la Métropole. «Le logo capitalise sur cette nature spectaculaire et développe cette richesse en pictogrammes : le ciel, les espaces de nature, les reliefs, la mer… sans oublier le soleil, qui se glisse comme un clin d’œil dans la typographie », expliquait lors de sa présentation le service communication de la Métropole. En l’occurrence, le petit film posté sur Facebook par l’institution met des étoiles plein les yeux avec ses images des paysages provençaux et du littoral.
La ville d’Aix “atomisée” ?
Mais ce « clin d’œil » n’a pas été perçu comme tel par la maire d’Aix-en-Provence. Maryse Joissains y voit plutôt une menace : « le « X » de Aix atomisé, vide en son centre, faisant de la ville une cible constitue une insulte à l’égard de ma ville et de sa population ainsi désignée à la vindicte », interprète l’élue provençale.
A travers la création de ce logo, la maire d’Aix-en-Provence reproche surtout aux équipes métropolitaines d’avoir choisi la nouvelle identité visuelle « sans aucune concertation préalable des partenaires incontournables que sont les territoires et leurs présidents », avant d’insinuer qu’elle « préfère y voir la maladresse d’une agence étrangère à notre région, plutôt qu’une malveillance ».
Un prétexte pour réactiver des rivalités politiques
Contacté par Gomet’, le dirigeant de l’agence de communication 2C Comm, basée à Valence dans la Drôme, déplore cette polémique. « Nous avons été sélectionnés sur appel d’offres, et ce logo a été validé à la Métropole par un groupe de travail. Nous l’avons conçu pour qu’il plaise et réponde aux attentes des deux millions de citoyens du territoire », se défend-il. Ce spécialiste de la création d’identités visuelles, qui compte parmi ses références de nombreuses collectivités, relativise la critique. Habitué aussi bien aux commentaires élogieux qu’aux typiques réactions telles « Un minot de maternelle aurait pu le faire », il est coutumier des rivalités politiques pouvant exister chez ses clients.