Dans son discours de soutien prononcé ce jeudi 5 mars au palais des congrès de Marseille, Nicolas Sarkozy a largement dépassé le cadre du simple soutien de campagne. Il a consacré une place importante à l’immigration, un sujet qui lui est cher. Dans cette partie, le président de l’UMP, a soigneusement évité toute dérive potentiellement polémique. Il ne s’est toutefois pas caché sur ses positions sur le sujet. Et c’est en évoquant l’ancien débat sur l’identité nationale qu’il a choisi d’aborder le sujet ne disant mot, par exemple, sur l’immigration choisie ou d’autres thèmes sensibles. Évoquer ce débat sur l’identité, lancé sous sa présidence, lui a permis d’enchaîner sur ses thèses actuelles sur l’immigration.
Rejetant un « aplanissement du monde », le président de l’UMP a cherché à valoriser les particularités culturelles et linguistiques entre les différentes régions. « Je veux un monde où il n’y aurait pas qu’une langue, qu’une seule culture. » Dans un contexte d’élections locales, cette mise valorisation des identités régionales a été forcément bien accueillie.
De Gibraltar à la Turquie
Plus largement, il a appelé à un débat, une réflexion de fond sur la « question centrale de l’immigration. » Lorsqu’il a parlé des frontières, c’était ouvertement celles de l’Union Européenne avec le monde, frontières maritimes, le détroit de Gibraltar, et terrestres, la Grèce avec la Turquie. Il n’a aucunement évoqué l’espace Schengen, ni une remise en cause de ces accords, comme il avait pu le faire lors de la campagne pour la présidence de son parti.
Pour lui, la France se trouve face à un véritable défi de civilisation sur ce sujet. Il avance un besoin vital de mixité, convaincu que « les civilisations meurent de leur consanguinité. » Toutefois, il a pris soin de nuancer rapidement son propos. Arguant que le manque de moyens de l’Etat fait que le pays est dans l’impossibilité d’accueillir et intégrer efficacement tout le monde. Les politiques de logement, le chômage ont été décrits comme un frein naturel à l’immigration.
Intégration ou assimilation
Dans ce discours, sa réthorique de l’intégration est nettement ressortie. Sa position reste inchangée, l’assimilation seule peut mener à une immigration bénéfique pour le pays. Il fustige une installation qui consisterait à « venir en France, dire je m’installe et je vis comme je veux. » Face à un public conquis d’avance sur cette question, l’ancien chef de l’Etat a tout de même pris soin d’esquiver toute polémique en évitant de parler de communautarisme. Il a préféré disserter sur une intégration qui « adopte le mode de vie, la culture, la langue et les valeurs de la France » sous les applaudissements nourris des sympathisants UMP venus l’entendre.
Robin Gabaston
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