Depuis peu, Sophie Camard (sur notre photo lors d’une campagne de ramassage de déchets en bord de mer en août 2015) n’est plus conseillère régionale. Toutefois, son action contre le rejet d’effluents liquides polluants dans le parc des Calanques par Alteo, reste intact. Malgré la décision du préfet de Paca d’autoriser l’entreprise, basée à Gardanne, de rejeter ces effluents, l’écologiste souhaite que la nouvelle présidence de la région se prononce sur le dossier. Par l’intermédiaire d’une lettre envoyée à M. Estrosi, président de la Région Paca, et à Maud Fontenoy, vice-présidente, Sophie Camard veut connaître la position officielle des élus sur les boues rouges et sur leurs éventuelles actions à venir pour faire cesser ces rejets.
L’ancienne élue dénonce l’opposition qui a été faite entre « emploi et environnement dans cette affaire ». Un avis partagé par Ségolène Royal, la ministre de l’Environnement. « Je pense que c’est une mauvaise décision qui est essentiellement suscitée par le chantage à l’emploi » explique l’ex-compagne de François Hollande. Avec mille emplois indirects engendrés par l’entreprise, Alteo est un poids lourd économique dans la région, ce qui a pu peser dans le choix du préfet et qui explique la critique des opposants.
Cependant, il faut souligner que les rejets d’Alteo n’ont rien à voir avec ceux déversés il y a presque quarante ans ; dans le but de préserver le Parc national des Calanques. Comme le souligne Thierry Tatoni, directeur du laboratoire d’écologie CNRS Aix-Marseille Université et artisan de la naissance du Parc : « c’est aussi grâce à la création du PN [Parc National] que les rejets de boues sont arrêtés et que nous sommes passés à une phase de rejet d’eau, soit une diminution d’au moins 99% des boues».
Plus de 50 000 signatures dans une pétition contre la décision du préfet
La mobilisation n’est pas que politique mais aussi citoyenne. Une pétition a été lancée il y a quelques jours sur le site change.org et recueille plus de 50 000 signatures. Adressée au préfet, cette pétition demande l’arrêt des rejets d’effluents liquides polluants au sein du Parc national des Calanques.
Même si le pouvoir réglementaire n’appartient pas au Conseil régional, Sophie Camard évoque l’action potentielle de l’instance à travers son rôle politique et économique. « La Région accompagne des entreprises innovantes dont certaines seraient certainement capables de proposer des traitements de l’eau performants » explique l’écologiste. Sophie Camard met la présidence face à ses responsabilités, en estimant que Les Républicains ont mené une campagne pour une « Méditerranée zéro plastique », voire « zéro pollution ». Christian Estrosi interrogé sur I-Télé lundi a déclaré que le sujet était à l’ordre du jour de sa majorité sans pour autant donner une position sur le sujet.
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(Illustration : archives JFE/Gomet’)