« Le parti va évoluer pour aboutir à une nouvelle force politique qui n’aura plus le même nom », affirme Florian Philippot. Une déclaration dans le sillage du discours de Marine Le Pen, une vingtaine de minutes après la publication des résultats. « Le Front national doit profondément se renouveler afin d’être à la hauteur des attentes des Français. C’est une transformation politique qui s’amorce. J’appelle tous les patriotes à nous rejoindre pour le combat décisif qui commence dès ce soir ».
C’est d’une même voix que la présidente du Front national et ses collaborateurs accusent le coup. « La France a fait le choix de la continuité », souligne Marine Le Pen. Florian Philippot et Nicolas Bay affirment que « la victoire d’Emmanuel Macron est celle de l’oligarchie financière et bancaire. » Le secrétaire général du parti reconnaît au nom du Front national « la victoire incontestable d’Emmanuel Macron par choix ou par défaut » mais se félicite des 10 millions d’électeurs qui ont voté pour le Front national. « J’ai appelé Emmanuel Macron, je lui ai souhaité de réussir face aux immenses défis qui l’attendent », précise Marine Le Pen.
Eléments de langage
Et c’est avec les mêmes mots que les responsables du parti appellent au rassemblement. « Nous allons nous engager dans les élections législatives pour que le grand mouvement qu’est le Front national puisse enfin être représenté à l’Assemblée nationale », affirme Steeve Briois, maire d’Hénin-Beaumont. Il appelle les patriotes à rejoindre le mouvement : « Nous incitons celles et ceux qui veulent en finir avec la politique d’Hollande et de Macron, puisque c’est la même, à venir à notre rencontre. Rien ne sert de se diriger vers les Républicains ou vers Mélenchon. »
Même son de cloche du côté de Nicolas Bay : « En raison du ralliement immédiat des représentants de la droite traditionnelle, c’est le Front national qui est le seul parti en capacité de faire opposition. Emmanuel Macron va décevoir les Français et nous sommes les seuls à pouvoir incarner une force de contradiction. » Un nouveau tournant dans la vie politique, selon lui: « Marine Le Pen propose un rassemblement autour d’un nouveau clivage. Avant c’était la gauche contre la droite. A présent, c’est les mondialistes contre les patriotes. »
Florian Philippot n’est pas optimiste concernant les cinq années à venir, prédisant « une fuite en avant dans les communautarismes et dans l’Europe ». « Nous sommes la première force crédible d’opposition, rappelle-t-il, qui va encore se moderniser et se professionnaliser, pour que le pays ne soit pas trop saccagé par ce quinquennat. » Concernant la campagne, il se dit très fier du déroulé et se félicite d’avoir « parlé du fond » : « Sans nous, les autres candidats auraient peu abordé le terrorisme, l’Europe, la loi El Khomri ».