Peinture sur les murs, marelles dessinées à la craie sur le sol, jeux de société en plein air… le parvis de la mairie centrale de Marseille s’est transformé en cours de récréation, vendredi 5 septembre 2014, alors que des centaines de parents mécontents manifestent contre l’absence de la mise en place d’activités périscolaires dans une grande partie des écoles maternelles et primaires de la ville. Entre les jambes des parents en colère, de petites têtes blondes s’amusent, crient – « aujourd’hui, c’est permis ! » et s’ennuient, aussi.
Si les plus petits ne savent pas toujours très bien ce qu’ils font là – « ce que je sais, c’est que demain, je vais à Paris » nous dit Maïlys, 3 ans – les plus grands, eux, sont souvent bien plus au courant que ce que l’on pourrait penser.
« Le Président Gaudin – euh non, le maire ! – n’a recruté personne pour que l’on fasse des activités le vendredi après-midi dans nos écoles », résume Laura, 7 ans et demi.
« On dessine des bonhommes pas contents qui soutiennent pas Gaudin »
Scolarisée à l’école de la Timone dans le 10e arrondissement, la petite fille confie vouloir rester à l’école. « Je voudrais rester à l’école le vendredi. Je voudrais faire des jeux de société et de la peinture. Il faut vraiment que Gaudin cherche des personnes pour nous parce que mes parents travaillent et vont devoir s’arranger. Mercredi, c’est ma mamie qui a dû venir me chercher. » Même chose pour Yasmine, 8 ans, scolarisée à l’école Leverrier, dans le 4e : « Moi j’aime bien l’école et je voudrais rester. J’espère que ça va changer parce que dès la semaine prochaine, je ne sais pas du tout ce qu’il va falloir faire. »
Au milieu des adultes, les deux copines dessinent des « bonhommes pas contents qui soutiennent pas Gaudin » et poussent l’analyse un peu plus loin : « Franchement, je pense que personne ne va voter pour lui la prochaine fois ! »
Le constat est le même du côté de Yoko, 9 ans, inscrite à l’école du Cours Julien. « Moi j’ai écrit Gaudin = gros radin parce qu’il ne veut pas mettre les activités périscolaires. Alors qu’il fait d’autres trucs plus importants mais je ne sais pas quoi. J’ai entendu ça dans la manifestation… » Venue accompagnée de ses cousins et cousines scolarisés dans la même école, la petite fille porte sur le dos une pancarte sur lequel est écrit « Monsieur Gaudin, les enfants ne sont pas des poubelles. Non au fini-parti », l’un des slogans de cette manifestation.
La manifestation en images :
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« On commence l’année avec beaucoup de bruit »
Pour Hélio, 10 ans, scolarisé à l’école Vincent Leblanc, dans le 2e arrondissement, pas simple de s’habituer à ces nouveaux rythmes scolaires. « J’ai eu du mal à aller à l’école mercredi matin ! Et puis on a commencé l’année avec beaucoup de bruit. Et le vendredi, Gaudin avait dit qu’il mettrait des activités comme il n’y a plus école mais il ne l’a pas encore fait. Moi je voudrais faire des petits jeux pourtant. »
À 6 ans – « bientôt ! » – Mélina, elle, a compris une chose. Aujourd’hui, elle a le droit de crier. « Parce que mon école est en colère ! Parce qu’avant, on prenait les enfants le midi, et maintenant, on ne les prend plus. »
L’important, vendredi 5 septembre, c’est de « faire du bruit ! »
À l’école Saint-Just, Alexandre, 7 ans, et Evan, 4 ans, ne comprennent pas bien tout ce qui se passe. « Ce qu’ils savent, c’est qu’ils auront moins école et qu’ils vont pouvoir jouer plus longtemps ! », résume Antoine, leur père. Du côté des parents justement, le problème est le même : pas de cantine le mercredi midi, pas d’école le vendredi après-midi, les cantines de nombreuses écoles en grève ce jour-là, les activités périscolaires pas encore mises en place : « Comment on fait ?! Les patrons ne vont pas nous arranger deux jours par semaine alors on s’arrange entre parents. On garde plusieurs enfants en même temps du coup, c’est vraiment compliqué », raconte Christelle, la maman d’Hélio.
Lors de sa conférence de presse de rentrée, la Ville de Marseille avait prévenu : « Les parents vont vivre quelques semaines compliquées …»
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