Les petits patrons, commerçants et autres artisans, représentés par la CGPME sont en colère et vont le faire savoir en manifestant à Paris ce matin sous les fenêtres de Bercy. « Le gouvernement ne nous entend pas. il est complètement autiste, explique Alain Gargani, le président de la CGPME des Bouches-du-Rhône, qui fait le voyage à Paris avec une centaine d’autres dirigeants.
Pour le représentant des TPE et PME, les motifs de mécontentement sont nombreux mais la mesure concernant la pénibilité au travail cristallise sa colère. « C’est pire que les 35 heures, un véritable casse-tête » estime-t-il. Et surtout un vrai risque pour le patron : « On ne peut pas faire mieux pour décourager encore un peu plus de recruter » lance-t-il alors que le décret d’application rend les quatre premiers items de la loi sur la pénibilité opposables au 1er janvier 2015.
Pour Alain Gargani, les complications apportées par les mesures du gouvernement dépassent largement les aides. « En façade, le gouvernement parle de choc de simplification et de pacte de responsabilité. mais en coulisses, on fait de l’idéologie et on prend des décisions qui vont à l’encontre de l’emploi.» En témoignent selon lui, les effets néfastes sur la formation avec la loi Sapin, la loi Hamon qui vient compliquer la cession d’une entreprise, l’inefficacité du CICE (qui intéresse plutôt les grands groupes), la hausse des taxes sur les dividendes des SAS, etc. Mais il y a pire : la situation économique. « C’est dramatique. nous n’avons jamais vu un tel marasme. Selon M. Gargani, un chef d’entreprise sur trois est en difficulté » parmi les 70 000 établissements TPE PME recensés dans les Bouches-du-Rhône.
Après la manifestation d’aujourd’hui, la CGPME mobilisera à Marseille le 9 décembre avec un rassemblement sportif sur le Vieux-Port intitulé “Osons la pause” et le 18 décembre pour faire le point sur la situation. Le responsable syndical espère bien que d’ici là le gouvernement aura donner un peu d’oxygène à ses adhérents. A défaut, le mouvement de protestation pourrait prendre d’autres formes.