La vraie surprise de ce jeudi d’installation de l’autorité de MAMP ne réside pas dans le sacre du maire de la ville phare. Mais dans l’ampleur de la confiance que cette assemblée venue de 92 communes accorde à Jean Claude Gaudin. 152 voix sur 223 suffrages exprimés, (plus de 68%), alors que trois concurrents s’étaient portés en rivaux : Florence Masse, du PS, Charroux du PC et le sénateur Ravier pour le FN.
Le maire de Marseille peut même se flatter d’avoir reçu le soutien de son homologue aixoise, qui espère bien en retour ne pas être oubliée à l’heure des subventions (elle dit plutôt “le pognon“, dans son style typique). Et surtout les maires de Vitrolles ou du Puy-Sainte-Réparade, qui, eux aussi ont voté Gaudin !
Pourtant socialistes, comme une trentaine d’autres conseillers, ces élus des Bouches-du-Rhône avaient en effet décidé de cogérer la nouvelle métropole, dans l’intérêt des populations. Une sorte de grande coalition gauche-droite, dont leurs camarades marseillais ne veulent pas. C’est pourquoi Samia Ghali présentait la candidature de sa collègue Masse, qui n’obtint que 17 voix. Tandis que Stéphane Ravier recueillit 32 bulletins, alors que sa formation ne compte ici qu’une vingtaine de membres…
Plus viril que paritaire, le nouvel exécutif provençal
Par la suite, lorsqu’il s’agira de choisir les vice présidents, l’ascenseur ne sera pas renvoyé… La majorité de droite exprimera nettement à son tour le refus de cette alliance defferriste avec une partie de la gauche. Et les trois vice présidents promis par Gaudin au PS seront écartés, notamment les maires de Vitrolles et Miramas, Loïc Gachon et Frédéric Vigouroux. Autre surprise, la défaite de Robert Assante dont la vice-présidence semblait acquise avant qu’un candidat ne se déclare en séance. Henri Pons, UDI, maire d’Eyguières, conseiller départemental en charge des transports et président de RDT13, l’emporte avec 118 voix contre Robert Assante, ex-vice-président en charge des transports à MPM qui n’obtient que 70 voix. Petit meurtre entre “amis”…
Finalement, cet organe exécutif de 29 personnes (20 vice présidents entourant le président et 8 autres membres du bureau) ne sera pas complètement monocolore. Y siégeront le divers gauche sans étiquette Cristiani (maire de Mimet et président des maires du département) et le doyen de ces maires, le communiste Georges Rosso venu du Rove.
Cette direction se caractérise aussi par la nette victoire de la virilité sur la parité. N’y participent que six femmes (contre 23 hommes), dont seulement 4 vice-présidentes ; la première d’entre elles n’est autre que Martine Vassal, présidente du conseil départemental 13, et qu’aucun cumul ne rebute.
Ému par ce succès qui couronne un demi-siècle de vie politique, Jean Claude Gaudin déclare devant le conseil métropolitain qu’il abandonnera le Sénat en septembre 2017. Il promet aussi de se tenir à l’écoute de ses collègues maires, et que jamais la Métropole AMP ne nuira à quiconque, ni « ne prendra rien à personne. »
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