Les accueillir, maintenant ! Que dire encore, qui ne l’a été ? Il semble que la question des migrants soit si complexe qu’elle ne puisse être traitée simplement, rapidement. Pourtant elle est simplissime : que faire de tous ces réfugiés, migrants, qui affluent vers l’Europe ? Les accueillir. Maintenant. Les sauver, sauver leurs vies. Quand un être humain se noie et tend la main pour être sauvé, la première question n’est pas de savoir où il est tombé ou à cause de qui, de quoi.
D’abord il faut le sauver. Il en va de même pour ces milliers de gens qui fuient la mort dans leurs pays : aujourd’hui, il faut les sauver. Ne pas agir, revient à les tuer, à se rendre complice du crime perpétré par les dirigeants des pays fuis. Il n’y a même pas à se dire que nous, Français, avons largement contribué au chaos en Lydie, en Afghanistan ou encore en Syrie et que cela nous impose d’agir. Non. La seule raison d’agir c’est que des centaines de milliers de nos Frères Humains sont en train de mourir et que nous devons être présents avec eux, pour eux. D’autant plus qu’ils nous le demandent.
[pullquote]Aix Marseille Provence, un territoire à partager[/pullquote] Mais que fait la question des réfugiés dans notre Gomet’ ? En janvier 2016, Aix Marseille Provence sera devenue réalité. L’une des grandes métropoles de la Région Provence Alpes Côte d’Azur. Une métropole marquée par la Méditerranée au cœur d’une Région Méditerranée. Cette mer a bleu si profond que nombre de réfugiés s’y noient et y disparaissent. Cette Méditerranée que nous louons comme notre bien commun et précieux, en hommage à laquelle nous érigeons deux temples côte à côte, la Villa Méditerranée et le Mucem.
Aix Marseille Provence dont Marseille, la capitale, clame haut et fort depuis des décennies sa générosité et son modèle d’intégration. Aujourd’hui, des mots il faut passer aux actes. Notre Métropole n’a pas de projet collectif et populaire. Elle n’existe pas pour la population qui, pourtant et progressivement pourrait, par exemple, bénéficier d’une politique de transports et de mobilités bien plus adaptée. Combien pensent encore que leurs ordures sont collectées par leur commune ? Alors l’appropriation populaire de la future Métropole… Vous me voyez venir ? Vous avez raison !
Saisissons le moment, sachons regarder l’Histoire et la faire. Des réfugiés frappent à notre porte ? Sachons les accueillir, nous habitants et décideurs d’Aix Marseille Provence. Faisons entendre notre force et notre différence : notre capacité d’accueil, de générosité, de solidarité. Faisons venir à nous cette population qui a montré son courage et sa soif de vie. Donnons-lui les moyens de prendre place sur notre territoire. Permettons à ses représentants de faire vivre leur créativité, leur imagination et laissons-les nous enrichir. Accueillons les. Montrons à nous-même qu’il reste un peu de notre histoire commune dans l’Histoire en marche.
[pullquote]Les accueillir c’est grandir, c’est affirmer notre territoire.[/pullquote] Les accueillir c’est grandir, c’est affirmer notre territoire ; c’est dire aussi que cette métropole en devenir n’est pas qu’un territoire d’ambitions politiques. Elle est aussi terre d’accueil, de fraternité et d’intelligence. Accueillir les réfugiés c’est aussi affirmer notre modernité ; celle de dire que la main tendue sera toujours plus forte que les murs qu’elle dépasse. Nous aurons à choisir demain celle ou celui qui assurera la présidence de notre métropole. Celle ou celui qui proposera une métropole accueillante sera suffisamment avisé et humaniste pour qu’on ai envie de lui confier les destinées de notre territoire commun.
Lien utile : Une pétition en ligne pour que Marseille accueille les migrants.
Fabrice Kehayan, consultant
(Illustration : capture d’écran Twitter / BFM / Patrik Stollarz – AFP DR)