Nous publions ici un texte transmis par l’écologiste Sébastien Barles, le leader d’Europe Ecologie Les Verts à Marseille, élu sur les listes de la coalition Le Printemps Marseillais – Debout Marseille dimanche 28 juin. Il prend position dans cette tribune (*) dans le débat métropolitain à 48 heures de l’élection de la nouvelle gouvernance de la Métropole Aix Marseille Provence. Il revient sur ses propositions que nous avions déjà rélayées en mars dernier à l’occasion d’un entretien que Sébastien Barles avait accordé à la rédaction de Gomet’.
Métropole : pour une coalition de projets autour de la transition écologique, la solidarité et l’équilibre territoriale ; contre la métropole guichet de Martine Vassal !
Les éluEs écologistes du territoire métropolitain défendent un projet visant à faire de la métropole Aix-Marseille Provence un phare euro-Méditerranéen de la transition écologique et solidaire.
A côté de la vision libérale de la métropole fondée sur des critères de compétitivité exclusifs et la non prise en compte de la finitude des ressources et celle de “clochemerle” de Martine Vassal, une autre vision s’impose : la défense d’une éco-métropole, espace territorial adéquat pour mener à bien la transition écologique sur l’un des territoires les plus pollué d’Europe, les plus impacté face au bouleversement climatique et les plus en déclin économiquement.
L’enjeu jeudi lors du conseil métropolitain est de sortir de cette logique d’une métropole guichet pour les communes sans vision de transformation de cet espace territorial fracturé.
L’échelon métropolitain peut permettre :
– d’entamer la reconversion de son tissu industriel en pôles d’innovation basés sur les nouvelles filières vertes liées aux centres de recherches universitaires (ex. création d’un pôle de chimie verte sur l’Etang de Berre pour anticiper l’après pétrole) ;
– de soutenir une économie innovante socialement et économiquement tout en valorisant les savoir-faire traditionnels et la relocalisation de la production (à l’exemple du projet de reprise collective des Fralib -thé et infusions l’Eléphant- en coopérative) et les circuits courts liant directement producteurs et consommateurs (Amap, épiceries solidaires…) en maintenant des terres agricoles
– de repenser l’activité portuaire vers des filières commerciales Nord Sud dans des démarches de commerce équitable ;
– de développer les filières d’énergies renouvelables et de rénovation thermique permettant de répondre à la précarité énergétique sur l’aire métropolitaine en s’appuyant sur une Agence locale de l’Energie métropolitaine ;
– de développer les transports collectifs sur l’aire métropolitaine en saturation automobile avec la création d’un réseau RER performant ;
– de rationaliser les équipements collectifs en permettant à tous les citoyens de la métropole d’avoir accès à des équipements sportifs et culturels près de chez eux ;
– de travailler sur l’ancrage méditerranéen du territoire en valorisant la richesse populaire et multiculturelle du territoire.
En instaurant un dialogue coopératif entre les 2 rives renouant avec l’esprit de la Convention de Barcelone, en luttant contre les discriminations, les politiques ségrégationnistes fracturant l’aire métropolitaine, en permettant la création et l’essaimage culturel sur tout le périmètre métropolitain, en développant l’éco-tourisme, le tourisme vert…
La Métropole Aix Marseille doit être une métropole d’usage et de projets devant améliorer le quotidien des habitants
Sébastien Barles – EELV Marseille
La Métropole Aix Marseille doit être une métropole d’usage et de projets devant améliorer le quotidien des habitants en terme de déplacements, d’accès à l’emploi et de qualité de vie.
Pour atteindre cet objectif, la question de la gouvernance est essentielle. Par exemple, plutôt que le Conseil des Maires qui ressemble trop aux vieilles institutions de type 3e République, il faut créer un bicaméralisme métropolitain avec la mise en place à côté du conseil métropolitain, d’une Assemblée du futur dans la philosophie de Dominique Bourg et de son ” Collège de l’avenir ” pour éviter la tyrannie du court-terme et pour penser Le long terme et les grands défis contemporains : la mutation écologique et l’adaptation au changement climatique.
La moralisation de la vie politique locale sera aussi d’imposer la critérisation et la co-élaboration des politiques publiques pour éviter l’arrosage clientéliste en donnant du sens à l’intervention publique et de faire le ménage dans les emplois publics pour en finir avec les recrutements de complaisance et la précarisation des agents.
Une autre métropole est possible : une métropole fondée sur l’urgence climatique et écologique.
Sébastien Barles – EELV Marseille
Défendre une éco-métropole comme espace de transition écologique et laboratoire d’un nouveau partenariat Nord-Sud est un pari osé mais le statu quo avec l’atomisation d’un bassin de vie si riche, le creusement des inégalités territoriales et la gangrène du clientélisme ne peut plus durer.
Une autre métropole est possible : une métropole fondée sur l’urgence climatique et écologique.
Puisse une majorité autour de ces urgences se dessiner jeudi lors du conseil métropolitain.
Sébastien Barles,
pour EELV Marseille
Lien utile :
Sébastien Barles invité de Questions de politique
(*) Gomet’ Media, attaché à la vitalité du débat local, publie régulièrement des tribunes de contributeurs extérieurs. Ces points de vue n’engagent pas la rédaction.