Tout juste nommé à la tête de Société Générale en Paca, Languedoc Roussillon et Corse, Stéphane Bourdonnec arrive dans le Sud avec un esprit volontaire et optimiste. Agé de 54 ans, dont 37 passés dans le réseau Société Générale, le nouveau patron veut accompagner le regain économique qui semble se profiler dans la région. « Le moral des patrons est bien meilleur qu’il y a deux ans et nous voulons accompagner ce redémarrage ». Fidèle à la vocation exprimée par sa première raison sociale, « Société générale pour favoriser le développement du commerce et de l’industrie en France », la banque au logo rouge et noir se veut en effet une banque d’entrepreneurs au service des entrepreneurs. Et le financement des entreprises en France constitue l’un de ses relais de croissance majeur pour les années à venir.
Au plan local, les chiffres semblent déjà confirmer un début de reprise. Sur le pourtour méditerranéen, où prédominent TPE et PME, « la production de crédits à moyen terme (destinés à financer les investissements des entreprises) est en hausse de 60% entre septembre 2014 et septembre 2015. Et les dépôts à vue des entreprises commencent à baisser, ce qui est une bonne nouvelle : cela signifie qu’elles autofinancent une partie de leurs investissements », détaille Stéphane Bourdonnec. L’ensemble Paca-Languedoc Roussillon-Corse représente environ 2 milliards d’euros sur les 14 milliards d’euros d’encours de crédits accordés aux entreprises par la Société Générale. Et le taux d’acceptation des crédits aux entreprises s’élève à 98% des dossiers montés par les chargés de clientèle de la banque.
Dans un environnement où les taux sont proches de zéro, « c’est le moment de tout tenter. Au cours des cinq dernières années, les entreprises ont eu le temps de se restructurer, et elles retrouvent l’enthousiasme », confirme David Sussmann, président de Seafoodexport. Cette entreprise marseillaise de négoce de produits de la mer, soutenue par la Société Générale lorsqu’elle a pris le virage de l’expansion internationale, en voit aujourd’hui les résultats : sur ses 90 millions d’euros de chiffre d’affaires, 80% sont réalisés à l’export dans une soixantaine de pays. Un cap qui pourrait tenter les entreprises locales, en particulier à Marseille, riche de son ouverture naturelle vers l’Afrique et la Méditerranée. A cet égard, la Société Générale a annoncé qu’elle va mettre à disposition de ses clients professionnels (artisans, commerçants, TPE) son expertise en matière d’accompagnement des entreprises à l’international à partir de janvier 2016.
Le réseau d’agences en restructuration, le Sud concerné
Si les perspectives sont encourageantes sur le segment des entreprises, le réseau de banque de détail fait de son côté l’objet d’une transformation. La banque a ainsi programmé de réduire le nombre de ses agences de 20% d’ici à 5 ans. Le Sud de la France n’échappe pas à la règle, une soixantaine d’agences étant donc potentiellement concernées sur les 326 que compte le pourtour méditerranéen. « Nous nous adaptons aux nouvelles attentes de nos clients qui évoluent vers une banque plus digitale. Les départs naturels liés à notre pyramide des âges couvrent largement les économies envisagées », tempère Stéphane Bourdonnec. Ce sont d’abord les agences situées en hypercentre urbain qui seront concernées.
Société Générale en quelques chiffres
Sur l’ensemble Paca- Languedoc Roussillon-Corse :
> 1 100 000 clients particuliers
> 6 000 clients entreprises, 20 000 clients professionnels
> 326 agences
> 3 250 collaborateurs
> 680 M€ de CA (Produit Net Bancaire)
> 3 back-offices à Marseille, Nice et Montpellier
> 1 CRCM, Centre Relation Client Multimedia à Marseille
> 13 directions régionales