La présidente du département des Bouches-du-Rhône a formulé ses voeux à la presse, vendredi 12 janvier, à l’occasion d’un déjeuner proposé au sein de la cantine du collège Darius-Milhaud dans le 12ème arrondissement de Marseille. L’avenir de la Métropole Aix-Marseille Provence s’est invité au menu du chef.
Il y avait comme un air de nostalgie. Un retour dans un passé… lointain, pour beaucoup. Il faut dire que retourner manger à la cantine du collège, cela a un côté amusant mais le message est on ne peut plus clair : réaffirmer qu’en matière d’éducation le département des Bouches-du-Rhône met le paquet. 2,5 milliards d’euros pour ce plan stratégique pour les collèges : le Plan Charlemagne.
C’est au self du collège Darius-Milhaud que Martine Vassal a formulé ses vœux à la presse. Une démarche inédite à laquelle ont participé les journalistes, réunis à des tables baptisées du nom des différents établissements scolaires du département (Simone Weil, Jacques Prévert…). Pas de long discours pour la présidente du Département qui a préféré se soumettre au jeu des questions-réponses.
L’avenir de la Métropole Aix-Marseille Provence (AMP) a concentré l’essentiel des interrogations, au premier rang desquelles la fusion entre l’institution, créée aux forceps il y a deux ans, et celle qu’elle dirige depuis presque le même temps. Si l’agenda oblige à un dépôt d’une loi 365 jours + un avant le scrutin de 2020, comme l’a signifié François-Michel Lambert vendredi 12 janvier, à l’occasion également de ses vœux à la presse, Martine Vassal s’est étonnée de cette annonce. « A l’heure où je vous parle, il n’y a pas d’information. Certaines personnes agitent le chiffon rouge, mais tant que le gouvernement ne sortira pas une loi, ce n’est pas la peine de tirer des plans sur la comète. Le Département aujourd’hui est un et indivisible ».
La nécessaire construction d’un projet métropolitain
Néanmoins, quelle que soit sa forme future, le fonctionnement et la gestion déjà lourde et difficile d’AMP reste un sujet de préoccupation. Réaffirmant sa candidature à la présidence de la métropole Aix-Marseille Provence en 2020, Martine Vassal a insisté sur la nécessité de construire un projet « avec les conseillers départementaux, métropolitains, régionaux, avec les acteurs du territoire ainsi que la jeunesse, afin d’avoir une vision de ce territoire en 2020-2030 ». Dans cette optique, elle n’est pas opposée à l’idée d’une ouverture de la gauche à la droite : « J’aurais grand plaisir à accueillir tous ceux qui partagent ma vision du projet métropolitain, rien ne les empêche de venir me rejoindre. Peut-être bien que j’aurais la France insoumise », taquine-t-elle .
[Direct] @MartineVassal réaffirme sa candidature à @AMPMetropole et prône un travail collectif pour construire un projet « avoir une vision sur 2020-2030 » et ne rejette pas une ouverture à gauche #PS ou #LREM ou #FI « s’ils sont en accord avec le projet » pic.twitter.com/Jz9seCvz3Q
— Gomet’ (@Gometmedia) 12 janvier 2018
« Il faut que le gouvernement nous concerte »
Le projet tel qu’elle l’envisage s’appuie sur trois grands axes : l’emploi, les transports et l’aménagement du territoire. « L’efficacité pour moi repose sur ces trois grandes directions ». Martine Vassal, également vice-présidente d’AMP en charge du développement économique, prône un retour des autres compétences dites de proximité, « soit au territoire, soit aux communes », en fonction de la structuration des métropoles qu’envisage le législateur ; d’autant que la loi prévoit la disparition des territoires à partir de 2020. Rappelant une nouvelle fois que cette métropole a été « imposée » et « construite trop vite sans l’avis des élus locaux », la présidente a assuré travailler sur un meccano dont l’objectif sera de donner satisfaction et d’être utile à la population sans augmenter la fiscalité. C’est le sens de ses échanges avec le Premier ministre, Edouard Philippe, à l’occasion notamment de la première conférence nationale des territoires. La deuxième se tiendra au mois de juin 2018, pendant laquelle elle compte porter la voix du territoire. « Il faut que le gouvernement nous concerte », souligne Martine Vassal, qui entend gérer la Métropole de la même manière qu’elle dirige le département. « A condition que le législateur m’en laisse la possibilité, a-t-elle nuancé, parce que se substituer à l’Etat, ce n’est pas acceptable. »
Martine Vassal, meilleure candidate pour la mairie de Marseille ?
La présidence de la Métropole Aix-Marseille Provence en 2020, oui mais… et la mairie de Marseille ? Les trois potentiels successeurs de Jean-Claude Gaudin à la mairie de Marseille ont connu des difficultés d’ordres différents : Yves Moraine a perdu les dernières élections législatives, Dominique Tian est en attente d’une décision de justice qui pourrait le condamner à une inéligibilité, quant à Bruno Gilles, il rencontre des ennuis de santé. Dans cette configuration, Martine Vassal pourrait-elle être la meilleure candidate pour reprendre le flambeau ? « Ce n’est pas moi qui peut le dire, c’est vous ! C’est vous qui faites les sondages », a d’emblée répondu la présidente du Département aux journalistes, avec le sourire. Loin des « politiques politiciennes », elle préfère revenir à ses fondamentaux : le projet. « Un poste pour un poste ça ne m’intéresse pas. Ce sont les résultats qui m’intéressent » ; avant d’aller un peu plus loin : « pour prétendre à la présidence de la Métropole, il faudra bien sûr que je sois sur les listes municipales… » Pour cette échéance, « il n’y pas 36 solutions pour désigner la tête de liste » : la primaire, « tout le monde a donné, on passe » ; « le fait du prince, les dernière élections ont montré que ça ne marchait pas » et les sondages. En bref, la tête de liste sera « le ou la meilleure de ceux qui sont capables de pouvoir diriger une liste et surtout qui proposent un projet ».