S’avachir dans un moelleux fauteuil rouge, un samedi soir en compagnie de toute sa bande, face au close-up d’un célèbre acteur sur écran géant, en picorant des popcorns et en buvant un soda, le tout pour un prix raisonnable ? Respirons une seconde, puis concluons : oui ! C’est ça aussi vivre en métropolitain ! Avoir conscience qu’à portée de voiture — c’est le moyen de transport privilégié pour 76 % des amateurs — il y a tout un territoire à explorer. Au moins 37 cinémas à essayer, selon les chiffres publiés en juin 2014 par l’Agence d’urbanisme de l’agglomération marseillaise. Et les essayer, lorsque pour certains de ces établissements le prix de la place est deux fois moindre, avec des tarifs qui s’échelonnent de quatre à onze euros, c’est probablement les adopter. C’est aussi se confronter à un éclectisme qui ne s’applique pas uniquement aux billets à l’entrée.
Nous ne sommes pas tous égaux face aux écrans géants
Aix-Marseille-Provence jouit d’une offre cinématographique plurielle mais inégalement répartie sur le territoire. Trois zones se dessinent ainsi au regard du ratio entre le nombre de cinémas rapporté au nombre d’habitants : à l’ouest de l’Étang de Berre, ce taux est homogène et supérieur à la moyenne nationale ; l’offre est correcte mais dispersée dans le Pays d’Aix ; le sud-est de la métropole, particulièrement la périphérie de l’actuelle communauté urbaine de Marseille, est en déficit. Sept projets, dont quatre concernent directement la cité phocéenne, devraient permettre à la métropole d’élargir de 50 % son offre. Mais cette réduction envisagée des déficits repose davantage sur l’émergence de nouveaux multiplexes, à savoir des établissements dotés au minimum de huit écrans, selon la définition utilisée par le Centre national du cinéma (CNC) et inspirée par le décret du 8 juillet 2010 relatif aux groupements, ententes et engagements de programmation cinématographique.
Si ce sont avant tout les villes moyennes, de plus de 10 000 habitants, qui accueillent la majorité des cinémas, la répartition de l’offre en termes de nombre d’écrans et de places montre un visage bien différent. 17 % des cinémas, 48 % des écrans, 54 % des fauteuils : avec cette preuve par trois, les multiplexes semblent jouer en périphérie et dans les zones commerciales la carte du volume. Au cœur des villes, les cinémas d’Art et d’Essai tiennent un siège plus que louable avec 53 % de l’ensemble des unités du territoire. Ils assurent, au regard du décret portant définition et classement des établissements de spectacles cinématographiques d’art et d’essai, une offre qualitative, diversifiée, innovante, exigeante, rare ou encore, pédagogique. En y adjoignant les cinémas de proximité, environ un tiers de l’offre, ce dispositif à trois têtes semble entre 2011 et 2012 avoir davantage résisté à la tendance baissière nationale du taux de fréquentation. À l’échelle nationale, la courbe semble s’inverser en 2014. Et si elle s’inversait aussi, à la baisse bien entendue, dans vos porte-monnaie ?
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(Crédit photo : Flickr/cc/Léo Hidalgo)