A quelques jours du premier tour, Pascal Chamassian (LREM) affirmait n’être que challenger derrière la sortante Valérie Boyer (LR) et le FN, arrivé en tête au premier tour de la présidentielle dans la 1ère circonscription.Pourtant, le candidat de La République en marche est le grand vainqueur de ce premier round des législatives avec 29,43 % des voix, soit cinq points d’avance sur son opposante Les Républicains qui n’a réuni que 24,6 % des votes. Mieux, il évite sa pire crainte, la triangulaire, en éliminant de la course le frontiste, Franck Allisio, qui n’atteint que 19,9 % des suffrages.
« Ratures » et « dessins pornos »
Dorénavant, le duel est bien lancé entre le candidat de la majorité présidentielle et la député sortante. Lundi dernier, les deux camps ont commencé à mutuellement s’accuser d’empêcher l’autre d’afficher ses couleurs dans les rues de la circonscription. Hier soir, lors du débat télévisé sur France 3 qui les opposait, Pascal Chamassian et Valérie Boyer ont poursuivi en dénonçant des irrégularités dans les urnes « avec des bulletins raturés » pour le premier et des « dessins pornographiques » pour la seconde. Si les deux candidats se défendent de faire de la « vieille politique », les débats sur le fond ont eu du mal à décoller hier soir. Pascal Chamassian attaque son adversaire sur son soutien à François Fillon, Valérie Boyer réplique en le taxant d’être un ami de l’équipe de Hollande « qui n’a rien fait ces cinq dernières années ».
Une divergence relative sur les dossiers locaux
Le candidat de La République en marche se présente comme l’homme du renouveau mais Valérie Boyer rappelle, à raison, qu’il a été élu conseiller municipal du 6ème secteur puis en 2015, suppléant de Christophe Masse au conseil départemental. L’homme est loin d’être un néophyte en politique mais il a jusqu’à aujourd’hui toujours refusé de s’encarter dans un parti. Désormais, il surfe sur la vague engendrée par l’élection d’Emmanuel Macron et rappelle volontiers « qu’un député de la majorité présidentielle aura plus de facilité à faire entendre la voix des électeurs du terrain ». Majorité ou opposition, c’est certainement la principale différence qui sépare ces candidats.
Sur les dossiers locaux, ils avancent chacun le nécessaire développement économique de la vallée de l’Huveaune tout en respectant les noyaux villageois et dénoncent à l’envi « une urbanisation sauvage » dans la circonscription. « On voit les ravages de la loi Duflot qui a fait exploser les coefficients d’occupations des sols localement. J’essaye de bloquer le plus de permis de construire pour préserver l’identité de nos quartiers », avance Valérie Boyer. Pascal Chamassian, lui, rappelle qu’un député « n’est pas un maire et ne pourra pas décider localement les projets mais peut servir de catalyseur en réunissant les acteurs » et encore une fois, « un candidat En Marche sera mieux placé pour rassembler ». Il apporte tout de même sa vision du développement de la circonscription sur laquelle il aimerait « créer des accélérateurs, des pépinières d’entreprises pour les start-up comme ça a été fait à la Joliette ». Pour contrebalancer la désindustrialisation de la vallée, le numérique apparaît une fois de plus comme une solution d’avenir également envisagée par Valérie Boyer qui rêve depuis longtemps « d’un Euroméditerranée III autour de l’Huveaune ».
Une opposition idéologique sur les sujets nationaux
La véritable opposition se retrouve sur les grands sujets nationaux. Ainsi, Valérie Boyer pointe « le manque de projet sur l’immigration » du président Macron, lui permettant de faire un appel du pied aux électeurs du Front national pour ce second tour. Elle se tourne également vers les plus âgés : « Je suis contre le matraquage fiscal des retraités », insiste-t-elle. Enfin, la député LR n’aura pas été fidèle à elle-même si elle n’avait pas dit un mot sur la famille qui lui est si chère et sur laquelle « elle ne partage pas la même vision que le gouvernement ». Un positionnement rigoureusement à droite donc sur les questions nationales auquel Pascal Chamassian rétorque par l’argument désormais classique des candidats de La République en marche : « Je veux renouveler les pratiques et les usages et inscrire les habitants de la circonscription dans la majorité présidentielle ». Par exemple, sur la sécurité, un sujet très sensible pour les habitants du quartier, il affirme convaincre le gouvernement d’apporter des renforts de police très rapidement.
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