Près de 700 animaux, parmi lesquels deux tiers de chats et le reste de chiens, alors que le refuge de la Renaissance, à Marseille, est censé en accueillir entre 200 et 300. Une fois encore, la fin des vacances d’été est synonyme d’abandons. Et si le phénomène n’est pas nouveau, il devient particulièrement inquiétant en cette rentrée 2014. Car les adoptions ne suffisent plus à compenser cette arrivée massive de chiens et de chats délaissés dans la rue ou sur les bords d’une route. D’autant plus que la structure marseillaise ne refuse aucun d’entre eux.
Le refuge fait office de fourrière
« Que faire du chat ou du chien pendant les vacances ? » : chaque année, la question se pose. Faute d’une réponse satisfaisante, certaines familles choisissent de perdre malencontreusement leur animal dans une rue qui le mène tout droit… vers le refuge de la Renaissance, à Marseille : « Il s’agit très largement de chats et de chiens non identifiables car ils ne sont ni tatoués, ni stérilisés, précise Laurent Oddos, chargé de communication de SPA Marseille-Provence. Après un délai de carence de huit jours, il nous appartient d’en prendre soin et de leur trouver une nouvelle famille ».
365 jours par an, 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24, la structure peut ainsi recevoir l’appel des municipalités avec lesquelles elle a passé des partenariats. Contre une rétribution annuelle, elle fait en effet office de fourrière pour la communauté urbaine de Marseille et autres communes environnantes. Les animaux recueillis y sont pris en charge par 34 salariés — animaliers, vétérinaires, assistants :
« Ce n’est pas un boulot évident. Car ces abandons révèlent aussi une autre réalité, humaine et sociale. Nous sommes au quotidien confrontés aux difficultés d’une population souvent modeste. Et nous sommes les seuls. »
Sur le territoire de Marseille-Provence, il n’existe qu’un dispensaire de la SPA (Société protectrice des animaux), destiné aux soins de ces animaux délaissés. Pour trouver un autre refuge, il faut se rendre à Aix-en-Provence ou plus loin encore, à Toulon. L’expression qui voudrait qu’on ne puisse pas accueillir toute la misère du monde semble devenir bien obsolète.
Les réseaux sociaux comme issue de secours
« Opération sauvetage » a pour ambition de circonscrire, du moins ponctuellement, cette misère sans frontière. Dès le 1er octobre 2014 et jusqu’à la mi-décembre, le refuge de la Renaissance espère sortir 100 chiens et 100 chats de cette vie entre les murs. Contre une participation financière des particuliers de 100 euros : « Contrairement peut-être aux apparences, cette somme n’est pas si élevée : car les animaux adoptés ont déjà profité de tous les soins vétérinaires nécessaires et normalement payants. Pour les acquéreurs de chiens, le refuge offre également quatre séances d’éducation canine, en partenariat avec Fred Hamon ».
Laurent Oddos a tout à fait conscience que cette opération spéciale peut sembler mercantile. Mais il l’assume pleinement, au regard de la situation et du fonctionnement même de l’association : reconnu d’utilité publique, le refuge de la Renaissance ne dépend ni de la SPA Paris, ni de l’État. L’intégralité de son budget – à savoir un million à un million et demi d’euros annuels – provient donc des rétributions communales, des dons et des legs privés : « Notre seul objectif aujourd’hui est d’utiliser tous les moyens disponibles pour faire venir les gens, y compris ceux qui n’en auraient spontanément pas l’idée ».
Parmi les moyens, il y a bien sur les réseaux sociaux. L’association y mobilise toutes les personnes engagées pour la cause animale : elles se font souvent les relais efficaces des messages et appels aux dons lancés par le refuge. « Nous faisons 200 000 vues hebdomadaires sur notre page Facebook », chiffre Laurent Oddos, qui travaille sur une nouvelle version du site internet de l’association. Grâce au web, une récente initiative a ainsi permis de collecter les 6 000 euros indispensables à la construction d’une chatière. En attendant les résultats de cette nouvelle opération dite « sauvetage ».
> Vous souhaitez adopter ?
– L’opération débute le 1er octobre 2014
– Le refuge est ouvert du lundi au samedi, 12 h à 17 h
– Téléphone : 0 820 820 896
– Adresse : 31 montée du Commandant de Robien 13011 Marseille (en face du cinéma 3 Palmes)
(Crédit photo : E.D).