Jeudi 25 septembre 2014 se tenait, au siège de Total, un comité central d’entreprise (CCE) suivi d’un CCE extraordinaire, très attendu par les salariés et représentants syndicaux de la raffinerie de La Mède, inquiets pour leur avenir. À cette occasion, le numéro deux du groupe, Patrick Pouyanné, a annoncé qu’il se rendrait sur le site de La Mède, lundi 29 septembre, pour rencontrer les salariés.
Des réponses au printemps 2015
« Il vient pour rassurer les salariés, analyse Frédéric Ambrosio, délégué syndical CGT de La Mède, présent lors du CCE du 25 septembre. Il a annoncé que les délais de discussion avec Ineos étaient terminés. Il n’y aura pas de suite parce que les Chinois de sont pas intéressés. » En février 2014, le groupe avait en effet confirmé que des négociations étaient en cours avec Ineos et Petrochina au sujet d’un éventuel rapprochement entre les sites de Lavéra et La Mède, déjà reliés par des pipelines. Aucune plateforme de raffinage commune ne verra finalement le jour.
« Il y aura une reconversion du site, poursuit Frédéric Ambrosio mais nous n’en savons pas plus. Le groupe nous a dit que certaines réponses seraient apportées au printemps 2015. »
À nouveau dans l’attente alors qu’ils espéraient être fixés au cours de ce comité central d’entreprise, les représentants syndicaux CGT se disent sceptiques. « Lundi, Patrick Pouyanné va dire aux salariés qu’il n’y aura pas de licenciements, explique le délégué syndical. Mais quand on leur a demandé si les salariés allaient pouvoir rester sur le site de La Mède, ils nous ont répondu : « S’ils veulent »… Concrètement, ça veut dire quoi ? Que l’on va nous faire des propositions de postes ailleurs ? En plus des emplois organiques, les sous-traitants aussi vont souffrir. »
« Nous ne sommes pas optimistes »
Sur les 25 questions qu’ils avaient préparées, les syndicats estiment ne pas avoir obtenu toutes les réponses. « Une fois que le groupe a annoncé qu’il n’y aurait pas de rapprochement avec Lavéra, beaucoup de questions n’avaient plus lieu d’être. On nous a montré des graphiques sur lesquels on pouvait voir que plusieurs sites étaient en difficulté : La Mède, Donges, Naphtachimie et les huiles de Normandie… À La Mède, on nous a expliqué qu’il y avait 110 millions d’euros de perte. Ce ne sont pas les réponses que l’on attendait ! Cela ne nous rassure pas du tout. Nous ne pouvons pas dire que nous sommes optimistes. »
Jeudi 25 septembre, pendant le comité central d’entreprise, entre 30 et 40 salariés sont entrés dans le siège de Total pour manifester leur soutien aux délégués syndicaux. Ils attendent désormais les déclarations de Patrick Pouyanné, lundi 29 septembre.
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