Habillés pour un moment
L’habit ne fait pas le moine, mais il contribue à la réputation des grands (ou présumés tel) de ce monde. Alain Bauer, dans le dernier M. (le magazine du Monde), en prend pour son grade. Sa moustache, notamment, est ainsi passée au peigne fin de la critique de notre confrère. Le criminologue est habillé pour l’hiver. Heureusement que l’ancien grand maître du Grand Orient ne s’accoutre pas comme Alexandre Adler, récemment aperçu dans « C dans l’air », d’Yves Calvi, sinon il se serait fait tailler une veste. Celle du journaliste-écrivain-historien, spécialiste de la géopolitique était amplement ouverte sur une mappemonde (son ventre) retenue par deux bretelles. Ce n’est pas notre sénateur-maire qui se moquera, lui qui flotte dans des costumes, soumis aux variations saisonnières de ses régimes. Quant à sa voisine, la maire d’Aix, un de ses proches nous confiait un jour, que tenter de lui faire mettre du Kenzo relevait de l’exploit. Bon, en même temps, on ne leur demande pas d’être des mannequins… lisses.
Un conseil d’Etat
Les opposants du Pays d’Aix à la métropole Aix-Marseille-Provence se sont fait envoyer dans les cordes par le Conseil d’Etat, qui ne juge pas certains de leurs arguments comme « sérieux ». Le compliment a dû aller droit au cœur d’Hervé Fabre-Aubrespy, maire de Cabriès-Calas et ancien… conseiller d’Etat. Ce Lyonnais est en guerre contre Jean-Claude Gaudin depuis la fin des années 80. Il était alors dans la mouvance Pasqua, qui n’a jamais eu une affection particulière pour le maire de Marseille, démocrate-chrétien et peu enclin à l’idolâtrie gaulliste. Du coup, il est toujours resté aux marches du petit palais du Lacydon, et n’a jamais cessé de nourrir une rancœur tenace à l’encontre du patron provençal des Républicains.
Bain de boue
Ségolène Royal menace Alteo (anciennement Péchiney) qui rejette des boues rouges pour produire du Bauxite depuis deux siècles à partir de Gardanne… dans la baie de Cassis et, par ricochet, dans les calanques. Bien évidemment Roger Méï, maire communiste voit rouge et défend l’entreprise avec la CGT, qui craint pour les emplois. Plus curieux, le député écologiste, François-Michel Lambert, défend aussi Alteo, en s’isolant avec cette position peu orthodoxe, de son propre parti où les militants sont verts de rage. Plus loin, là où arrivent en partie les boues rouges – Alteo promet de les traiter, mais sans garantir à 100% qu’elles ne pollueront pas– on est radicalement opposé, comme la ministre, à Alteo. Le maire de La Ciotat, Patrick Boré, veut que la Méditerranée soit aussi bleue que son parti les Républicains. Comme quoi les couleurs changent selon les intérêts de proximité.
On ne pavoise pas
A regarder la déception exprimée sur les réseaux sociaux, les Marseillais se sont peu impliqués dans l’hommage rendu par la nation, aux Invalides, aux 130 morts des attentats des 13 et 14 novembre derniers. En tout cas, ils n’ont pas entendu l’appel à pavoiser, lancé en début de semaine par François Hollande. C’est vrai qu’on est plus prompt dans cette ville à habiller de bleu et blanc les façades, lorsque l’OM emporte un titre. Une consolation, elle reste dans l’Histoire, celle qui a vu naître l’hymne national. Qui a un joli nom : la Marseillaise.
Criée… l’amitié et l’espérance
China Moses faisait partie des artistes qui se sont produits au théâtre de la Criée (notre photo) pour rendre hommage à Bernard Souroque sans qui Massalia et le festival Jazz des cinq continents n’auraient pas vu le jour. La chanteuse de jazz, gospel et soul, se souvient qu’elle a fait ses débuts dans ce beau festival, s’installant durablement avec talent, dans les traces de sa mère Dee Dee Bridgewater. China était d’autant plus émue qu’elle vient de perdre deux copains au Bataclan, et qu’elle a dû renoncer à un récital prévu à Bamako (Mali). A Marseille une de ses villes de cœur, avec New York et Paris, elle a fait le plein de chaleur pour poursuivre son périple international et continuer d’animer sur TSF Jazz, une émission hebdomadaire le jeudi de 19h à 20h.
La ménagère de 25 ans
Elle n’avait pas prévu qu’un cinglé dans le Colorado (USA) s’en prendrait à un planning familial (3 morts 11 blessés). Elle a tout de même tiré à boulet rouges sur les associations qu’elle compte bien mettre au pas (c’est-à-dire privées de subventions) si elle est élue présidente de la Région. Marion Maréchal Le Pen visant entre autres le planning familial, a déclaré qu’elle « allait faire le ménage ». Pour ce faire, il y a dans son entourage, il est vrai, des antécédents familiaux. Sa grand-mère Pierrette avait posé en son temps, en train de faire le ménage dans le numéro 26 de Play Boy. Elle était en tenue fort dénudée et cette idée friponne lui avait été suggérée par un certain Me Gilbert Collard, qui la défendait pour son divorce. Elle avait confié à son défenseur que son époux, Jean-Marie, l’avait congédiée sans la moindre ressource en lui conseillant, selon l’avocat, de « faire des ménages ». Ce qu’elle fit à la Une du magazine. D’où peut-être l’expression, à propos des associations, de sa petite-fille.
Encore des Marseillais
L’interview de Mathieu Valbuena dans Le Monde de ce week-end ne restera sans doute pas dans les annales des écoles de journalisme. Deux pleines pages pour expliquer que le milieu du football n’est pas joli joli. Que les supporters chantent dans les tribunes, pendant que les joueurs se font chanter dans les vestiaires. Résumons : Valbuena se livre à un entraînement plus proche du kamasutra que du ballon rond. Ses petits ponts, ses tirs au but, ses passes coquines, sont enregistrés par lui-même. Il veut se séparer de son portable et demande à un copain, un Marseillais, de lui « décharger » (ça ne s’invente pas) le contenu : numéros de téléphone, photos, films. L’autre tombe sur la partie de jambes en l’air. Il en parle à Benzéma, le Lyonnais, et Nasri, le Marseillais, deux poètes du foot. Vous connaissez la suite… tentative de chantage, plaintes, enquête et la fédération française qui se porte partie civile. Il y a quelques années le goal d’une équipe de seconde division, qui suivait un cursus à l’école de journalisme de Marseille, nous confiait que, dans son univers, ce n’était pas bien vu de faire des études. C’est clair qu’il y a un gros problème de niveau.