En visite au Technopole de l’Arbois le 14 septembre, le président de la Région Paca s’est déclaré « farouchement opposé » à la réforme préparée par le gouvernement. L’ancien ministre de l’Industrie propose une gouvernance associant l’Etat, les collectivités et les pôles. Il annonce aussi un Small Business Act pour les entreprises régionales.
Ils fêtent leurs 10 ans, et Christian Estrosi n’a pas oublié cet anniversaire. En visite au Technopole de l’Arbois où il avait réuni le 14 septembre les présidents des 10 pôles de compétitivité de la région, l’ancien ministre a rappelé qu’il avait lui-même signé le décret de création lorsqu’il était en charge de l’aménagement du territoire, en juillet 2005. « Dix ans après, les pôles de compétitivité représentent plus de 1 200 entreprises et près de 300 000 emplois. […] Une immense réussite, et je dirais même, une véritable success story au cœur de nos territoire », s’est félicité le président de la Région Paca.
Sauf qu’au bout de 10 ans, Emmanuel Macron, alors ministre de l’Economie, a engagé une réforme début 2016, pour qu’ils collent mieux à la politique industrielle nationale. Une réforme dont Christian Estrosi ne veut pas, du moins telle qu’il la perçoit: « Je suis farouchement opposé à la naissance de pôles de compétitivité à deux vitesses que souhaite le gouvernement ! D’un côté, si je crois le gouvernement, il y aurait les pôles nationaux fortement impliqués dans les plans industriels, et les 9 solutions de la Nouvelle France Industrielle qui continueraient à être pilotés au niveau national. De l’autre, les pôles restants verraient leur pilotage décentralisé aux Régions ».
Une gouvernance et des financements associant davantage les Régions
D’où sa proposition de « mettre en place un Conseil National Stratégique des Pôles de Compétitivité associant l’Etat, les collectivités concernées et les pôles pour avoir une stratégie commune. Seule une telle instance stratégique permettra de mieux articuler les politiques industrielles et d’innovation entre le niveau national et le niveau régional, à l’heure où les Régions ont, depuis la loi NOTRe, une compétence économique renforcée », estime-t-il.
Question finances, le président de la Région Paca souhaite que les crédits d’animation des pôles soient transférés aux Régions sur la base de la fourchette haute des dix dernières années ; et que l’Etat transfère directement aux Régions, et non à Bpi France ou à la DIRECCTE, la gestion des crédits du Fonds Unique Interministériel. Tout en invitant les pôles à solliciter les aides de l’Europe : « D’ores et déjà 2 pôles (OPTITEC & SCS) sont installés à Bruxelles et ont obtenu le label d’or de la Commission Européenne grâce à la qualité de leur production. D’autres ont des représentants permanents à Bruxelles (Mer et Optitec) hébergés dans nos locaux », a-t-il indiqué. Pour l’année 2016, la Région Paca a pour sa part augmenté l’enveloppe des pôles de compétitivité de 3%, soit 100 000 euros de plus qu’en 2015.
“La préférence régionale n’est pas un gros mot”: un Small Business Act pour les entreprises locales
Christian Estrosi a profité de sa visite pour annoncer une nouvelle mesure en faveur de l’économie locale : «La préférence régionale n’est pas un gros mot ! Je ne peux concevoir que la commande publique s’adresse à des entreprises extrarégionales ou étrangères, lorsque nous avons tant de talents ici, chez nous. Voilà pourquoi […] nous bâtissons une Small Business Act qui sera acté dans les prochaines semaines », a-t-il annoncé.
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Repères : Les dix pôles de compétitivité de Paca et leurs présidents:
– Safe Cluster, issu de la fusion des pôles Pégase et Risques (aéronautique, risques, sûreté, vulnérabilité), Michel FIAT ;
-Capenergie (transition énergétique), Christian BONNET ;
-Eurobiomed (santé, biotechnologies, Xavier TABARY ;
– Mer Méditerranée (Economie maritime et littorale), François DEMOULIN ;
-Optitec(Optique photonique), Gérard Berginc ;
– Parfums, arômes, senteurs, saveurs (Parfums, arômes et cosmétiques), Han Paul Bodifée ;
– Pôle eau, Sylvain BOUCHER ;
– Solutions communicantes sécurisées (microélectronique, numérique), Laurent BOUST ;
– Terralia, (filières du végétal et agroalimentaire) ; Chantal MINIER
-Trimatec(écotechnologies), Hugues BLACHERE