C’est Luc Besson qui l’a imaginé. Dans les tuyaux depuis 2005, le projet du cinéma Europacorp de la Joliette est entré en phase opérationnelle. Dans les mains de Gaumont-Pathé depuis 2015 après le rachat de la société, le complexe d’une surface de près de 12 000 m² se veut à la pointe de la technologie : « Le cinéma Europacorp la Joliette sera le plus moderne de la région », affirme Jérôme Seydoux, président de Pathé, présent lors de la cérémonie de pose de la première pierre jeudi 11 mai à Marseille. « Il ne ressemblera à aucun autre », renchérit Roland Paul, président de GSE, le groupe avignonnais en charge de la construction. Côté architecture le cabinet MAP s’appuiera sur le dessin de Christian Marina de MP&A.
« C’est la concrétisation d’un projet très attendu par les Marseillais, souligne Jean-Claude Gaudin. Un signe fort de la transformation du quartier. » Le complexe est le point d’orgue du pôle tertiaire Euromed Center qui comprend quatre immeubles de bureaux, 2000 m² de commerces et de services, un parking souterrain, l’hôtel Golden Tulip Resort. « Il ne suffit plus de faire ville pour attirer les jeunes, les talents, les familles, les cols blancs et les étudiants, explique Hugues Parant, DG d’Euroméditerranée. Il faut aussi faire vie. Dans cette dynamique créatrice de lien humain, le nouveau cinéma occupe une place centrale. »
Le cinéma Europacorp viendra donc en décembre 2018 enrichir l’offre cinématographique de la région, assez peu fournie. Avec un fauteuil pour 59 habitants, Marseille est en dessous de la moyenne nationale. Si en 1960, on dénombrait 100 cinémas à Marseille, on n’en compte plus que huit aujourd’hui. « On ne peut cependant pas comparer, les cinémas d’antan étaient des mono-salles », nuance Jérôme Seydoux.
Marseille cinéphile
Marseille est la ville fétiche des réalisateurs. Les 502 tournages en 2016 ont rapporté à la ville 30 millions d’euros. Après le tournage de Gaston Lagaffe à Provence Sudios à Martigues, Jean-Claude Gaudin attend avec impatience le tournage du biopic de Varian Fry, journaliste américain qui, depuis Marseille, a sauvé entre 2 000 et 4 000 Juifs et militants antinazis en les aidant à fuir l’Europe et le régime de Vichy, produit par Sabrina Roubache de Gurkin Production. La même société qui assuré la production executive de la série Marseille pour Netflix.
Autre future réalisation dans la cité phocéenne, celle de Kad Merad, dejà auteur du film Marseille sorti en 2015. Le Marseillais d’adoption a confié devant la fresque dessinée par l’artiste Skunkdog (photo) : « Pour le moment rien de concret mais je suis en pleine écriture de mon prochain film et je l’imagine ici. » Marseille est donc une ville inspirante pour les réalisateurs et devient avec l’installation de l’Europacorp Joliette une ville résolument cinéphile. Comme le conclut Laure-Agnès Caradec, la présidente d’Euroméditerranée : « Vivement décembre 2018 ! »