Le CNRS présentait, mardi 20 octobre, à la Villa Méditerranée le bilan à mi-parcours de son étude intitulée Mistrals. Le but « c’est de comprendre le fonctionnement actuel de la Méditerranée, explique Etienne Ruellan, directeur adjoint du CNRS et directeur scientifique de Mistrals, on essaye d’acquérir de nouvelles données pour transmettre le bilan le plus précis possible aux responsables politiques ». Car des mesures restent à expérimenter ou en tout cas à intensifier même si les responsables de « Mistrals » s’accordent sur un point : pas grand chose ne permet d’être optimiste sur les cinquante prochaines années.
« Plus chaud et plus sec d’ici 2050 »
En effet, quand on pose la question à Véronique Ducrocq, chercheur à Météo France, responsable du groupe de recherche météorologique de moyenne échelle, difficile pour elle de trouver des perspective et des motifs d’espoir. « Actuellement, les épisodes pluvieux sont le résultat d’un phénomène précis. Le vent en Méditerranée, rejoint les côtes alors que la température de l’eau est relativement élevée. La vapeur d’eau génère des gouttelettes qui rejoignent les nuages. Ceux-ci se retrouvent bloqués vers les sommets et stagnent en déversant des forts cumuls de pluie ». Voici en fait la description du phénomène qui conduire aux épisodes cévenols, les Bouches-du-Rhône, par leur relief ne sont pas épargnées par cette perspective. « La température de l’eau en Méditerranée ne va cesser d’augmenter, d’ici 2050, le climat en Méditerranée sera de toute façon plus chaud et plus sec, prévient Véronique Ducrocq, il ‘agit pour nous de faire en sorte de mieux prévenir les évènements extrêmes. C’est l’une de nos marges de manœuvre en travaillant ensuite sur le comportement des individus dans ces périodes. »
Richard Sempéré, directeur de recherche au CNRS.
« Si on ne fait rien, les modifications pourront être dramatiques »
Pas de recettes miracles donc pour ce qui concerne l’horizon 2050, les scientifiques du CNRS maintiennent le côté inexorable du changement climatique sur cette période, c’est après que l’on peut agir, pour éviter que la température moyenne sur le littoral méditerranéen qui aura de toute façon, d’après les spécialistes augmenté de 2 degrés n’augmente encore plus. Une évolution de 6 degrés de la température moyenne par rapport aux données observées actuellement est le scénario le plus pessimiste, que tout le monde espère écarter lors des quarante prochaines années.
Etienne Ruellan, directeur de recherche au CNRS
Quelles répercutions peut-on craindre sur le climat des prochaines années ?