Dans le cadre de son programme d’aides aux communes, le Département débloque 218 millions d’euros pour les requalifications du Jarret, du cours Lieutaud et pour le boulevard urbain sud. Trois projets structurants qui achèveront le contournement du centre-ville de Marseille.
L’agenda de la mobilité métropolitaine se poursuit en agissant sur le décongestionnement des voies marseillaises. « Les autoroutes pénétrantes, la saturation automobile et la perte de temps inhérente à ces choix de mobilité d’une autre époque ne pouvaient plus perdurer à l’heure où chaque minute compte, dans les centres-villes dynamiques mais apaisés et partiellement rendus aux piétons et aux cyclistes », introduit Jean-Claude Gaudin, à l’occasion de la présentation des futures grandes infrastructures de voiries marseillaises, vendredi 1er décembre. À ses côtés, Jean Montagnac, président du conseil de territoire Marseille-Provence et Martine Vassal, présidente du conseil départemental des Bouches-du-Rhône.
La mutation des infrastructures routières de la cité phocéenne a débuté par la création des tunnels pour fluidifier le trafic et faire reculer l’autoroute A7, le réaménagement du Vieux-Port pour le mettre en valeur, la requalification de la rue de Rome ou encore le prolongement du tramway vers Castellane. Une étape supplémentaire a été accomplie en 2016 avec l’ouverture de la L2 Est, initiant le projet longtemps attendu de la rocade de la deuxième ville de France. « La baisse conséquente de 30% du trafic dans l’hypercentre est venue souligner la pertinence de nos choix, assure Jean-Claude Gaudin. Elle nous convainc de poursuivre ce programme ambitieux d’investissements, le plus important depuis les autoroutes d’après-guerre, qui fera date pour plusieurs générations auxquelles nous entendons léguer une ville pacifiée ».
Une opération à 390 millions d’euros
Avec le lancement des travaux du boulevard urbain sud (Bus) jusqu’à la Pointe Rouge, et la livraison au printemps de la L2 Nord, c’est l’aboutissement du contournement de Marseille qui se concrétise. Le Bus, dont les travaux ont déjà commencé, et ses 9 kilomètres offriront un accès direct aux autoroutes aux milliers d’habitants du sud de la ville. Avec une voie réservée aux bus, une autre aux cyclistes et des centaines d’arbres plantés, cette rocade vers la mer sera un gain de temps. La section Florian/Sainte-Marguerite devrait être mise en service en 2020, complétée du boulevard urbain sud en 2022, pour un montant total de 300 M€ (161 M€ pour la première tranche Florian/Sainte-Marguerite).
Moins fréquenté par les automobilistes, le Jarret va également trouver une nouvelle respiration, tout comme le cours Lieutaud et le boulevard Garibaldi qui bénéficieront d’un lifting : à l’horizon 2020, ils deviendront des espaces de circulation apaisés avec des voies arborées, pensées pour les transports en commun et les cyclistes. La première tranche du Jarret (72 M€) devrait être livrée en 2019/2020, quant au chantier du cours Lieutaud, il devrait débuter en 2019 (7,5 M€ pour la première phase entre le boulevard Baille et le carrefour Thurner-Salvator).
S’inscrivant dans le cadre de l’agenda de la mobilité métropolitaine, l’ensemble de ces aménagements réalisés par le conseil du territoire représentent un investissement de 390 millions d’euros pour la métropole Aix-Marseille Provence. Pour respecter la feuille de route, le Département des Bouches-du-Rhône a décidé, dans le cadre de son programme d’aides aux communes, de débloquer 218 millions, soit 56% du montant total pour les trois projets : 168 M€ pour le boulevard urbain sud, 41 M€ pour le Jarret et 9 M€ pour le cours Lieutaud. « J’ai décidé de répondre à cette aventure car je sais l’impatience de répondre à ces projets et c’est la raison pour laquelle j’ai décidé d’investir », soulignait la présidente du conseil départemental, après un petit cours d’histoire. Pas question pour Martine Vassal que les Marseillais patientent encore 80 ans pour ce contournement. Cette aide a une contrepartie : le respect du calendrier. Et sur ce point, Martine Vassal sera « très vigilante ».
Le respect de ce calendrier devrait donc permettre à Marseille d’être désengorgée à l’horizon 2025.