Après avoir réuni 610 000 € en 2016 sur la plateforme de crowdfunding Anaxago, Coral Biome veut accélérer et se lance dans une vaste campagne pour lever 5 millions dʼeuros. « Cet apport nous permettra de financer les études pré-cliniques réglementaires et potentiellement les test sur les souris de la palytoxine », explique Frédéric Gault, P-dg fondateur de la société. Pour lʼinstant, les fonds français comme Caap Création (Crédit agricole, déjà actionnaire à 5%) se sont montrés intéressés mais Coral Biome ne sʼinterdit pas dʼaller chercher des partenaires européens. Lʼentreprise espère clore le tour de table au cours du premier trimestre 2018.
Les premières preuves dʼefficacité attirent les Big Pharma
Créée en 2011, Coral Biome a découvert le potentiel de la molécule cytotoxique du Palythoa, la palytoxine, qui, à des doses infinitésimales, détruit les cellules cancéreuses. La start-up vient dʼobtenir deux preuves de concept de lʼefficacité de la molécule sur deux types de cancers, « lʼun très répandu et lʼautre considéré comme une maladie orpheline », avance prudemment Frédéric Gault qui préfère garder secret les détails de ses découvertes. Plusieurs grosses compagnies pharmaceutiques ont eu vent de ces succès et se bousculent déjà à la porte de la biotech pour être les premiers à profiter de ses travaux. Coral Biome compte poursuivre ses tests jusquʼà la phase 1 in vivo sur les souris, avant de vendre une licence à un grand groupe. Le début des premières études pré-cliniques réglementaires débuteront mi 2019 tandis que lʼentrée en phase 1 est envisagée pour 2021.
Lʼentreprise compte investir dans une ferme aquacole en Floride
Actuellement basée à Luminy, Coral Biome cherche à sʼagrandir et pourrait prochainement déménager. Le bâtiment Quanta de On[e]Life semble lʼintéresser. Lʼentreprise regarde également de lʼautre côté de lʼAtlantique. Elle travaille actuellement avec un partenaire en Floride qui dispose dʼune ferme de culture pour coraux, et envisage dʼentrer au capital de la société américaine lʼan prochain pour développer cette activité et « mettre un pied aux États-Unis qui est lʼun des plus gros marché du secteur », ajoute le patron. En plus de la palytoxine, Coral Biome a identifié deux autres molécules cytotoxiques issues de coraux qui pourraient devenir des médicaments et travaille sur une trentaine dʼautres espèces potentiellement intéressantes. Parallèlement à son activité de biotechnologie, lʼentreprise élève des coraux pour ornement, une activité qui lui rapporte près de 100 000 euros de chiffre dʼaffaires. Elle emploie aujourdʼhui 6 personnes et prévoit de recruter une dizaine de salariés dans les trois ans à venir, en particulier des chimistes et des biologistes.